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On dit qu’il vaut mieux payer la dot après l’accouchement de la promise

On dit qu’il vaut mieux payer la dot après l’accouchement de la promise

Paru le vendredi, 02 juin 2017 13:05

Il paraît que la tradition camerounaise fait obstacle au mariage traditionnel lorsque la jeune femme attend un enfant.

Les couples qui attendent un heureux événement et qui souhaitent officialiser leur relation, par une dot font généralement face au même obstacle. Pour ceux qui l'ignorent, la dot est un procédé de négociation complexe et très formel entre les deux familles pour parvenir à une entente mutuelle sur le prix que le fiancé aura à verser pour pouvoir épouser la fiancée. 

Du Nord au sud, de l’est à l’ouest, dans la majorité des régions du Cameroun, la tradition exige que les pourparlers ne soient pas engagés, et s’ils le sont déjà qu’ils soient suspendus jusqu’à ce que l’enfant attendu vienne au monde. Les raisons évoquées par les garants des traditions pour expliquer cet interdit sont nombreuses; lorsqu’elles relèvent du domaine mystique, ils parlent de la vulnérabilité de la femme enceinte, qui pourrait perdre son enfant et/ou mourir à cause de la malveillance d’un individu doté du mauvais œil  présent lors de la cérémonie; toujours dans le domaine mystique, l’on évoque  une éventuelle malédiction qui s’abattrait sur les finances ou la future progéniture du couple.

Il existe d’autre part, dans le nord Cameroun ou encore dans d’autres zones du pays fortement influencées par les croyances religieuses, une certaine exigence de pudeur. Les promis n’ont pas le droit d’avoir de relations sexuelles avant le mariage. La jeune femme se doit de rester vierge. Afficher la grossesse, dans le cadre de cette cérémonie revient alors dans ce cas de figure à afficher l’impureté de la jeune fille, mais surtout la transgression de l’interdit par les deux promis, ce qui n’honorerait pas les deux familles.

Enfin, dans certaines zones des régions du centre, du sud et de l’est,  verser une dot pour une femme enceinte reviendrait à le faire pour deux individus au prix d’un. Généralement, dans ces régions, lorsqu’une jeune femme conçoit en dehors des liens du mariage, sa famille considère que l’enfant qu’elle porte lui appartient. La tradition d’autre part exige que quelque chose de symbolique soit remis à la famille de la jeune femme par celle du géniteur pour le compte de l’enfant. Le phénomène tend à prendre de l’ampleur et quelques familles cupides en profitent. En 2016, le quotidien Le Jour, daté du 20 septembre indiquait l’enregistrement annuel de dizaines de plaintes sur le sujet dans les services des délégations départementales des affaires sociales dans lesdites régions.

Les familles soucieuses de voir naître leurs petits enfants dans le cadre d’un mariage légitime ont tout de même trouvé une parade pour contourner cet obstacle. Elles s’accordent sur le report de la cérémonie de dot et autorise un mariage civil et/ou religieux pour leurs enfants. 

Dernière modification le vendredi, 02 juin 2017 14:42

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