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Non, le paracétamol ne donne pas le virus machupo

Non, le paracétamol ne donne pas le virus machupo

Paru le lundi, 05 février 2018 07:02

Depuis quelques jours sur les réseaux sociaux une alerte sanitaire est portée contre le paracétamol qui serait la cause d'une fièvre hémorragique nommée machupo.

Un message à peine compréhensible, mais assez pour déceler l’alerte santé contre la consommation du paracétamol, est depuis peu partagé sur les réseaux sociaux. Le lanceur d’alerte affirme notamment que le paracétamol portant l’inscription P/500, « un nouveau paracétamol, très blanc » contiendrait le virus machupo « considéré comme l’un des virus les plus dangereux du monde ».

Le virus machupo, encore appelé fièvre hémorragique bolivienne  est une fièvre virale hémorragique (FVH). Elle est isolée pour la première fois en 1959. Il s'agit d'un Arenavirus. Sa prévalence se limite aux régions où vivent les rongeurs (principalement les Calomys callosus ; ce sont de grandes souris vespérale), que l'on retrouve habituellement dans les prairies tropicales et les forêts tempérées, les plaines de l'Est bolivien, le Nord du Paraguay et l'Ouest du Brésil. 

Si les rongeurs en sont les principaux hôtes, les humains, les tiques et les moustiques peuvent aussi être infectés. Le virus se transmet principalement par une exposition à des aérosols d’excréments ou de sécrétions de rongeurs infectés. Des cas de transmission au cours d’une hospitalisation (nosocomiale) ont aussi été observés ; cependant, ces derniers sont rares. D’autres parts, le virus se transmet également par des morsures de tiques qui vivent sur des rongeurs infectés ou par des piqûres de moustiques.

Ainsi donc, le virus machupo n’a rien à voir avec une quelconque consommation de paracétamol.

De plus, jusqu’ici les cas de cette maladie n’ont été isolés qu’en Amérique du Sud. Ses symptômes sont entre autres : la fièvre, des douleurs musculaires, des saignements de gencives et des convulsions.

En août 2017, le Health Sciences Authority, la plus haute autorité en matière de science et de santé à Singapour, a publié une alerte canular en rapport avec ce message ; soulignant l’existence et la circulation de deux versions de ce hoax. La première mentionnant le produit paracétamol en comprimés "P-500" et la seconde mentionnant les comprimés "Aeknil Paracétamol". D’autres sites web, tels que : Snopes, hoax-net ou encore hoax-slayer , qui ont également effectué des recherches sur le sujet, en sont arrivés à la même conclusion : Il s’agit d’un hoax.

Au  Cameroun, il n’existe aucun écrit des instances sanitaires, aucun communiqué des officiels habilités sur le sujet, que ce soit dans les médias ou ailleurs, aucune trace de victime. Etant donné sa dangerosité, si ce virus est présent ou s’il a sévi au Cameroun, il subsisterait des traces.

Dernière modification le lundi, 05 février 2018 07:10

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