Lors d’une sortie avec des proches, ou avec de nouvelles connaissances si l’un vient à s’absenter une minute, alors que la serveuse se charge de distribuer les boissons, ne demandez surtout pas que la sienne soit ouverte ; ou encore, ne vous risquez pas à l’ouvrir. Si malgré tout vous vous entêtez, vous risquez d’être perçu d’un mauvais œil par le retardataire.
Soit il ne boira pas le contenu de la bouteille et prendra le soin de vous l’offrir, soit il boira malgré lui tout en vous décochant un regard noir ou anxieux, à peine voilé.
Il est de notoriété publique au Cameroun que l’on n’ouvre pas une bouteille de boisson en l’absence de celui qui doit en ingurgiter le contenu. Parmi les raisons évoquées pour justifier cet état des choses, figurent l’éventualité d’un empoisonnement ou encore la possibilité de se faire droguer.
Si aujourd’hui les Camerounais se méfient, même de proches parents, c’est parce que selon la croyance populaire, en général c’est par la main de ces proches que le malheur arrive.
Kotto Bass, est l’une de ces icônes de la musique camerounaise dont la disparition avait alimenté les rumeurs d’empoisonnement dans des circonstances similaires. De même, au début des années 2000, au Cameroun, les rumeurs sur l’intoxication d’hommes et de femmes par l’acide gamma hydro butyrique (GHB) ou drogue du viol qui ont défrayé la chronique ont également favorisé le développement chez un bon nombre de Camerounais de la phobie de la bouteille ouverte…