Pour certains parents au Cameroun, avoir une fille de 10, 12 ou 15 ans avec des seins développés, est un grand risque. Pour eux, la petite court ainsi le danger d’attirer les garçons et de se faire engrosser plus tôt que prévu. Pour « prévenir » les conséquences de cette féminité jugée « précoce », la maman se chargera de masser la poitrine de l’adolescente, avec une pierre ou une spatule bien chaude.
Le procédé se renouvelle jusqu’à ce que la poitrine ne soit plus très visible.
Conséquences
Cette pratique se fait autant en ville que dans des villages. Après une étude menée en 2013 pour le compte de la GIZ, l’Institut pour la Recherche, le Développement Socioéconomique et la Communication (IRESCO) relevait que « Nonobstant les actions menées pour combattre les violences faites aux femmes, les pratiques de violence comme le « repassage des seins » persistent au Cameroun. Malgré une forte baisse comparativement à 2005 (1,3% vs 6,3% pour la scarification ; 11,8% vs 23,8% pour le massage).»
cf http://www.iresco-cm.org/Etude-sur-la-pratique-du-repassage
Une pratique qui perdure donc malgré les campagnes de sensibilisation des associations ; notamment le Réseau National des Association des Tantines (RENATA). Ses membres, des victimes des violences faites aux femmes pour la plupart, attirent continuellement l’attention sur les dégâts physiques (anomalies mammaires) et psychologiques de cette pratique sur les victimes.
Monique Ngo Mayag