En 2001, une annonce secoue la communauté scientifique au Cameroun. Le Pr Victor Anomah Ngu se réjouit d’avoir mis sur pied un vaccin expérimental contre le Vih/Sida, du nom de Vanhivax…. Ce n’est pas encore officiellement le cas. A l’époque, le gouvernement camerounais a accordé du crédit aux résultats de la recherche du Pr Anomah Ngu (par ailleurs ancien ministre de la Santé entre 1984 et 1988). Mais ce produit n’a pas encore reçu l’assentiment de la communauté scientifique nationale et internationale pour son utilisation à grande échelle.
Dans un communiqué publié en janvier 2004 dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, le ministre de la santé publique de l’époque, Urbain Olanguena Awono, (aujourd’hui incarcéré pour détournement de deniers publics) mettait le public en garde. «Au stade actuel de cette recherche, son application est réservée aux seuls sujets séropositifs encore immunocompétents, c’est-à-dire ceux ne faisant pas encore la maladie», avisait l’ancien ministre avant d’ajouter que dans ces conditions, le gouvernement invite la population à ne pas relâcher les efforts engagés dans le cadre de la politique nationale de lutte contre le Vih/Sida tant en ce qui concerne l’observation de mesures de prévention, qu’en ce qui concerne le suivi des traitements par les malades qui en ont besoin.
Oubliettes
Autrement dit, les antirétroviraux sont toujours à l’ordre du jour. Il y a un mois, un espoir de vaccin était à nouveau suscité par le Pr Alexis Ndjolo, directeur du Centre international de référence Chantal Biya (Circb). Le 24 novembre dernier sur les antennes du poste national Crtv, il disait péremptoire : «Nous allons bientôt mettre en place un vaccin contre cette pandémie-Vih/sida ». Curieusement, le Vanhivax est aux oubliettes, d’autant plus que son géniteur est décédé en 2011. En 2003, il recevait le prix "Leon Sullivan Achievement Award", pour sa trouvaille. Une reconnaissance qui n’a visiblement pas accéléré la mise au point du Vanhivax.
Monique Ngo Mayag