Pour le dictionnaire, le gombo est un légume très prisé pour concocter des sauces épicées à l’africaine. Mais au Cameroun, le gombo a une connotation toute autre depuis l’avènement de la corruption. En effet, le langage populaire emprunte la propriété principale de cette plante pour évoquer le glissement subtil de billets verts, de main en main, en échange d’un service à rendre ou au cours d’une transaction. Le gombo est le terme essentiel du jargon de la corruption.

Notons que cet argent est glissé bien avant le service et non après ; sinon l’on parlerait de pourboire.

Le gombo est donc cultivé à tous les niveaux de la société. Pour faire avancer rapidement un dossier, chasser la fatigue ou la lenteur d’un agent public par exemple.

Le gombo peut être tacitement ou explicitement sollicité par le commissionnaire. Dans ce cas, ce dernier demandera de lui « mouiller la barbe », « acheter une bière », « faire un geste », « donner le carburant ». Autant d’expressions pour faire glisser le gombo. Il peut être dans une enveloppe ou non. C’est la fin qui justifie les moyens, dit-on ici.

M.N.M.