Au marché  après un achat ou chez le boutiquier du coin après une commande, essayez de donner en guise de paiement pour votre service, des pièces entièrement jaunes, les moins polis parmi les commerçants que vous rencontrerez vous insulteront et vous arracheront des mains l’objet du négoce. 

C’est également valable lorsque le taxi que vous empruntez arrive à destination.  « Une fois j’ai emprunté un taxi sur une assez longue distance, je n’avais pas de monnaie mais plusieurs pièces jaunes qui faisaient le compte. Arrivée à destination, lorsque je lui tends mon argent, le conducteur du taxi tout en me manifestant son mécontentement m’a traité de vendeuse d’arachides » nous confie Christelle Fapo, salariée dans une entreprise privée à Yaoundé. « Outrée, mais sans pouvoir quoique se soit contre cette agression verbale,  je suis descendue de son taxi. L’essentiel pour moi était qu’il prenne l’argent que je lui tendais » poursuit-elle.

Cette scène arrive très fréquemment dans les grandes villes du pays, où les pièces de 25 francs CFA sont boudées, tandis que celles de 1, de 5 et de 10 francs CFA sont la plupart du temps rejetées catégoriquement. Les commerçants et autres prestataires de services de transport en commun ou encore ceux des centres d’appels informels encore connus sous l’appellation de « call-box » se justifient en affirmant qu’ « il ne s’agit pas d’argent », de quoi faire tressaillir les dirigeants des banques d’émission de ces monnaies.

Les mêmes commerçants qui font preuve de peu compréhension sont pourtant les mêmes qui ne se privent pas de rendre ce type de monnaie à leur clientèle…