Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Non, les restaurants chinois en Afrique ne vendent pas de la viande humaine…

Non, les restaurants chinois en Afrique ne vendent pas de la viande humaine…

Paru le vendredi, 19 janvier 2018 14:32

De nouvelles rumeurs de cannibalisme chinois ont depuis peu refait surface sur le réseau social facebook.

Après le hoax sur le supposé restaurant chinois de douala qui conservait des fœtus dans son congélateur, depuis quelques jours de nouvelles rumeurs de cannibalisme chinois ont refait surface sur le web africain.

Sur le réseau social Facebook, des images de fœtus apprêtés ou en soupe prêts à être mangés accompagnés des mentions : «  la Chine a légalisé la consommation de fœtus de bébé morts issus des avortements » ou encore « avis aux abonnés des restaurants chinois » sont partagées.

La Chine n’a jamais légalisé la consommation de fœtus de bébé.  Il n’existe pas non plus de trace de la supposé conférence de presse donnée sur le sujet, ni de références sur cette présumée loi.

Il ne s’agit de rien d’autre que d’un hoax. Plusieurs sites web chercheurs d’ hoaxes tels que Hoax-net  ou encore snopes qui ont effectué des recherches sur le sujet sont arrivés à  cette même conclusion.

Ce canular tire sa source d’une rumeur vieille de dix-huit ans. C’est notamment en l’an 2000, qu’au festival des arts de Shanghaï, une exposition photos fait naître une controverse puis cette rumeur. L’artiste à l’origine des images controversés qui accompagnent la plupart des canulars repris sur le sujet, se nomme Zhu Yu. On peut l’apercevoir sur deux de ses clichés ; dans l’un il tient une assiette contenant un fœtus grillés et dans l’autre il mord dedans. Il se fait rejeté de la Biennale 2000 de Shanghaï, par ses conservateurs à cause des rumeurs de cannibalisme qu’il fera lui-même courir autour de son exposition, en affirmant avoir cuisiné et mangé des fœtus pour réaliser cette exposition. En réalité, les fœtus sur les images avaient été conçus à l’aide de poupées et de carcasses d’animaux.

C’est en 2001 que, pour la première fois, les clichés de cet artiste sont publiés dans un tabloïde Malaysien en guise d’illustration. Le tabloïd affirme alors que des plats à base de viande de nourrisson humains sont servis dans un restaurant taïwanais. Ils se verront rappeler à l’ordre par le gouvernement taïwanais qui exigera une rétractation.

Par la suite dans le monde, plusieurs sites internet, articles de blogs et pages sur les réseaux sociaux reprendront cette rumeur, qui se transformera ou s’accommodera à chaque fois à la vision de son auteur ; ce qui explique le nombre impressionnant de résultat qui sont produits aujourd'hui par les moteurs de recherche sur le sujet.

Dernière modification le vendredi, 19 janvier 2018 14:36

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