Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
On dit qu’il y a eu une rivière de sang à Yassa, au Cameroun

On dit qu’il y a eu une rivière de sang à Yassa, au Cameroun

Paru le mardi, 22 août 2017 06:30

D’après la rumeur, les habitants du 3e arrondissement de la métropole économique du Cameroun ont découvert dans la matinée du 17 août 2017 « un phénomène biblique ».

C’est l’une des rumeurs les plus sophistiquées depuis le début de l’année 2017 : une rivière de sang à Douala. Dans la journée du 17 août 2017, l’auteur anonyme de cette intox donne même des détails surprenants sur la toile. « En effet le lieudit Yassa, derrière l'hôtel Axelor, a démontré un énième signe de la présence divine au Cameroun, car Dieu aime notre pays. Il s'agit de l'eau d'une rivière qui s'est transformée en sang. Au départ les riverains de l'hôtel Axelor qui surplombe ce petit cours d'eau, ont pensé au déversement de produits chimiques par ces temps de pluies interminables. Que non! », raconte avec force de détails l’auteur anonyme.

Il poursuit : « les autorités traditionnelles et religieuses qui sont arrivées les premières sur le site ont eu le courage de prélever un échantillon du mystérieux liquide rouge vif. Leurs conclusions ont été sans appel: du sang! À la question de savoir si c'était du sang humain, un des chefs a vite fait de rétorquer de façon satirique et caricaturale: ma fille, le vampirisme c'est la nuit. Ce sont nos ancêtres qui manifestent leur mécontentement du fait qu'ils n'ont pas été honorés comme il se doit avant le début des travaux du stade [Japoma]. Ils menacent de faire couler le sang».

Seulement, la photo qui accompagne cette fausse nouvelle est celle d’une rivière de sang qui avait envahi les rues de Dacca (capitale du Bangladesh) le 15 septembre 2016.

Le site du média audiovisuel français LCI, qui avait consacré un article sur le sujet à l’époque des faits, explique que ces rues avaient été inondées par une épaisse rivière de sang à cause des sacrifices de nombreuses bêtes en période de mousson. C’était à l’occasion la fête musulmane de l'Aïd el-Kebir, la plus importante de l'islam sunnite.

« Les autorités de Dacca avaient pourtant tenté de se préparer en délimitant environ 1000 zones spécifiques pour les sacrifices, s'assurant à ces endroits-là de la salubrité des voies d'écoulement du sang dans une ville qui compte près de 7 millions d'habitants. Malgré ces précautions, de nombreuses personnes ont été vues pratiquer ces sacrifices en pleine rue, entrainant la création de cette rivière de sang », rapporte LCI. Il ne s'agit donc pas du Cameroun. Mais, du Bangladesh.

S.A

Dernière modification le mardi, 22 août 2017 06:58

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