Il semble que pour un ressortissant de Dschang, le choix est très vite fait entre la viande de poulet et celle du porc. Il est en effet de notoriété publique au Cameroun que l’ancienne capitale régionale de l’Ouest est le fief de l’élevage et la consommation de cet animal.
En réalité, la filière porcine nationale est essentiellement ravitaillée par la production des régions du Nord et de l’extrême-nord ainsi que des régions frontalières du Tchad. C’est ce que révèle une étude publiée en 2015 par l’Institut de recherche agricole pour le développement (Cirad). Cela dit, plein d’ingrédients concourent à faire de Dschang, la capitale emblématique du porc au Cameroun.
Université de Dschang
Primo, l’histoire de la filière porcine au Cameroun a eu pour plaque tournante, la région de l’Ouest ; avant l’épidémie de « Peste Porcine Africaine (PPA) survenue en 1982 qui ramènera la production au Nord. Deuxio, à l’heure actuelle, Dschang regorge de nombreux éleveurs et détaillants du porc sur pied.
Au marché du bétail de Dschang, le porc est très prisé pour de multiples évènements de la vie sociale (mariages, dots, rite de jumeaux, sacrifice aux ancêtres, etc). Et au détour de ce célèbre marché, vous entendrez dire « Beau regard ou sous-préfet pour parler du porc » renseigne, Mathurin Azeufack dans son blog « ledschangais ».
Tertio, l’université de Dschang a contribué à populariser le porc en faisant de cet animal, la mascotte de leur club d’animation (appelé ici Fan club).
D’ailleurs, ladite mascotte avait un nom : Paa Donfaco. Et quand il décède en 2016, Paa Donfaco a carrément eu droit aux « obsèques » organisées par des étudiants de l’université de Dschang ! Un hommage somme toute insolite, dont l’écho a traversé les frontières nationales. Evidemment Paa Donfaco a quand même été remplacé.
Monique Ngo Mayag