S’il y a un sorcier qui ne se cache pas au Cameroun, c’est bien le journaliste retraité François Bingono Bingono ; anciennement en service au Poste national. L’ancien présentateur de « Au cœur de la nuit » (émission sur le surnaturel) a récemment soutenu sur un plateau de télévision qu’il faut une école de sorcellerie au Cameroun et même en Afrique. Et beaucoup s’y voient déjà. On imagine que le journaliste-ethnomusicologue (il a une multitude de casquettes) en sera l’un des enseignants. D’autant plus que le 29 janvier dernier, le désormais docteur en anthropologie culturelle a soutenu une thèse de doctorat sur la sorcellerie, à l’université de Yaoundé I-Ngoa Ekellé. Il s’est évertué à prouver qu’il existe une caste de privilégiés qui communiquent avec les morts ; le monde de l’au-delà.
Et François Bingono Bingono a des arguments pour son plaidoyer pour l’ouverture d’un centre d’apprentissage des rouages de l’invisible en Afrique. « C’est un champ qui est déjà exploré par des chercheurs dans les pays développés, indiquait-il sur le site web camerpost.com. Ils ont même inventé des appareils pour déterminer la présence des esprits dans une pièce. […] L’Afrique ne doit pas se laisser devancer dans un domaine aussi présent dans nos coutumes ; avise le sexagénaire. Nous ne devons pas attendre que les autres viennent nous expliquer les mécanismes des réalités connues chez nous », martèle cet expert en « crypto-communication », par ailleurs président de l’association des sorciers du Cameroun.
Et les apprenants de cette école pourraient se compter par milliers. En guise de préparation du terrain, un phénomène lexical est né récemment sur les réseaux sociaux. Il s’agit de commencer sa phrase par « la vraie sorcellerie c’est quand… ». Pour coller à l’ère du temps, « la vraie sorcellerie, c’est de penser qu’il y aura une école de sorcellerie au Cameroun »…ou pas.
Monique Ngo Mayag