Sur le trajet Douala-Yaoundé ou la voie inverse, il arrive de croiser la route d’un pangolin. Du moins, ce ruminant est vendu par des chasseurs amateurs ou leurs proches. Les friands de cette viande ne résistent pas à l’achat ; pourtant c’est une espèce protégée, donc interdite de vente. Le pangolin géant, l’une des trois espèces qu’on retrouve au Cameroun, est intégralement protégée et donc interdit à la consommation sous peine de condamnation. La décision a été mondialement prise en septembre 2016 par la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites), tenue en Afrique du Sud.
« Le Cameroun compte parmi les 182 Etats membres de ce regroupement et a pris des mesures conservatoires pour se plier à cette convention », souligne Eric Kaba de l’organisation non gouvernementale Laga, qui épaule le gouvernement dans l’application des lois fauniques.
Ce qui n’empêche pas un commerce illicite et des saisies de plusieurs tonnes d’écailles de pangolin. Trois tonnes d’écailles ; correspondant à environ 10 000 pangolins, viennent d’être saisies à Yaoundé. En janvier, deux Chinois ont été interpellés en possession de 5 tonnes d’écailles à Douala. Un trafic visiblement florissant compte tenu des propriétés thérapeutiques, entre autres, qu’on prête au pangolin.
Cet animal devient depuis lors, une espèce en voie de disparition. M. Kaba précise que la loi peut être indulgente pour une alimentation de subsistance au village, par exemple.
M.N.M.