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Non, il n’y a pas de nouvelle drogue nommée « Candy » qui serait vendue dans les écoles

Non, il n’y a pas de nouvelle drogue nommée « Candy » qui serait vendue dans les écoles

Paru le mardi, 28 novembre 2017 13:42

Il est dit qu’elle se dissout sur la langue et a un goût qui attire les jeunes enfants

Sur facebook,  ce message visant à mettre en garde contre « une nouvelle drogue » appelée « candy » est depuis un certain temps partagé et commenté par les internautes africains. Destinée aux jeunes enfants et aux adolescents, elle serait vendue dans les écoles.

En réalité, ce message est un hoax. Son point de départ est Facebook,  en Novembre de l’année 2008. A cette période, le contenu du message qui est alors partagé est très explicite. Les enfants à qui cette drogue est distribuée dans la cour d’école l’appellent, «Strawberry Met» ou «Strawberry Quick ». Elle ressemble à une fraise en cristaux durcis (un bonbon qui grésille et qui sautille dans la bouche) et sent comme telle. Elle peut aussi être trouvée sous les parfums chocolat, beurre d'arachide, cola, cerise, raisin et orange.

 4774 Candy

Ce message est un hoax.

Par la suite resservi en France, en Haute Garonne en 2010 par voie de courrier électronique,  avant de réapparaitre dans des groupes whatsapp au Paraguay en 2016, ce hoax fera pratiquement le tour du monde par voie électronique. Il est aujourd’hui de retour sur facebook et son objectif demeure le même : Mettre en garde les parents contre le fléau de la drogue, désormais présent dans les écoles.

Selon Hoaxbuster, un site web de fact checking, ce canular s’inspire d’une drogue chimique existante qui peut engendrer des délires paranoïaques, schizophrènes et hallucinatoires: le Chrystal Meth (En français, méthamphétamine Chrystal).  Contrairement à ce qui a été repris dans le message qui est ventilé, le Chrystal Meth n’a ni l’apparence, ni le goût d’un bonbon ; mais  plutôt celle d’une poudre cristalline lorsqu’il est pur ou  d’un comprimé ou d’une gélule, une fois transformé.

Bien qu’il s’agisse d’un canular, il n’en demeure pas moins qu’en 2005 et en 2015, le Comité nationale de lutte contre la drogue (CNLCD), dans un rapport, identifiait  le  Cameroun  comme étant l'épicentre du trafic de stupéfiants en Afrique centrale.

L’usage des méthamphétamines, aux  côtés du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne ou du tramol n’est donc pas rare. D’ailleurs, depuis quelques années, la consommation et la circulation de ces stupéfiants est décriée dans les établissements scolaires . Selon le CNLCD, au Cameroun, 60% des drogués ont environ 20 ans et 15% sont moins âgés. En 2002, une enquête d’Emmanuel Wansi, un chercheur camerounais révèle qu’à 15 ans, un jeune sur quatre avoue avoir consommé de la drogue au moins une fois dans sa vie. D’autre part, en 2008, une étude menée par le psychologue clinicien Théodore Kommegne dans les collèges et les lycées de Douala, souligne que 5%  des 1200 élèves interrogés ont déjà consommé des drogues médicamenteuses, avec une nette préférence pour l’héroïne (64%) et la cocaïne (57%).

Dernière modification le mardi, 28 novembre 2017 13:53

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