Depuis le lundi 28 août 2017, les portes de la cathédrale de Bafia (à 2 heures de Yaoundé) sont en effet fermées au public jusqu’à nouvel ordre. En matinée, des traces de sang ont été découvertes sur la tombe du défunt évêque de la ville, monseigneur Jean-Marie Benoît Bala, inhumé le 3 août dernier.

Son tombeau est à l’intérieur de la cathédrale ; comme le prescrit la doctrine de l’Eglise catholique pour les évêques (sauf dérogation volontaire du défunt, de son vivant). « Le sang trouvé à la cathédrale de Bafia allait de l’autel de l’église (où le prêtre célèbre la messe) jusqu’au tombeau du défunt prélat ; à quelques mètres de l’autel », confie un prêtre de ce diocèse.

Consécration

 « Son assassinat est indubitablement un crime rituel. Et il fallait visiblement que ses bourreaux terminent leur sale besogne. Ce qui pourrait expliquer ce sang », croit savoir un  autre abbé. La réouverture de la cathédrale sera précédée d’un rite catholique de consécration. En étendant que l’administrateur apostolique de Bafia (qui joue le rôle d’évêque) ordonne la réouverture, les messes sont délocalisées vers un autre site.

En rappel, Mgr Bala a été porté disparu le 30 mai dernier, puis son cadavre a été repêché des eaux d’une rivière trois jours plus tard. Pendant que les enquêtes du gouvernement laissent planer le doute sur un suicide, l’Eglise crie à l’assassinat.

Monique Ngo Mayag