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Le Cameroun serait-il à nouveau sous le programme d’ajustement structurel du FMI ?

Le Cameroun serait-il à nouveau sous le programme d’ajustement structurel du FMI ?

Paru le jeudi, 05 janvier 2017 14:08

Selon une certaine opinion, en acceptant de se mettre sous-programme économique du Fonds monétaire international (FMI) à l’issue du Sommet de la Cemac le 23 décembre 2016 à Yaoundé, le pays va connaître un plan d’austérité semblable à celui des années 1980-1990.

Le débat va dans tous les sens depuis le 23 décembre 2016, jour où les six pays (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Centrafrique) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont accepté, comme le proposait le président camerounais Paul Biya, de se mettre sous-programme du Fonds monétaire international (FMI) compte tenu de la crise économique que connaît la sous-région, avec un taux de croissance de 1% en 2016.

D’aucuns ont tôt de dire que le Cameroun est de nouveau sous le Programme d’ajustement structurel (PAS) du FMI. Exactement comme dans les années 1980-1990, période au cours de laquelle le Cameroun a été obligé par le FMI de mener une politique d’austérité pour éviter la banqueroute. Ceci, à travers la privatisation systématique des entreprises publiques, la compression des effectifs des agents de l’Etat, le gel des recrutements de la fonction publique, la baisse des salaires des fonctionnaires, l’arrêt des investissements dans les projets à court, moyen et long terme, etc.

Louis Paul Motaze, le ministre en charge de l’Economie (Minepat) a apporté des éclairages le 31 décembre 2016 sur la « Facilité Elargie au Crédit », nom du programme économique auquel seront soumis les pays de la Cemac en général, et le Cameroun en particulier. « On peut parler de redressement économique et non d’ajustement struturel », a expliqué le Minepat. Qui a annoncé quelques pistes comme la réforme du système de passation des marchés publics. Mais globalement, les changements annoncés iront dans le sens d’une amélioration de l’environnement des affaires, une amélioration des recettes internes et une maîtrise des dépenses publiques. Sur ce dernier point, l’Etat doit réduire son train de vie en évitant des dépenses dont elle peut se passer, comme l’achat des véhicules, les frais de bouche ou de mission…

Peu avant les explications du Minepat, Paul Biya, dans son adresse à la nation le 31 décembre 2016, a martelé : « Le peuple camerounais, qui commence à percevoir le bénéfice des sacrifices qu’il a consentis pendant des années, ne veut pas revenir à l’austérité. Je suis en accord avec lui ». Comme pour confirmer que le Cameroun n'est pas à nouveau sous le PAS du FMI. Dans ce sens, le chef de l’Etat a annoncé la poursuite de grands chantiers comme les centrales de Bini à Warak (75 MW), Menchum (450 MW), Song Dong (270 MW) et Nachtigal (420 MW), la construction des autoroutes Yaoundé-Douala, Yaoundé-Nsimalen, le second pont sur Wouri…

Sylvain Andzongo

Dernière modification le jeudi, 05 janvier 2017 14:14

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