« Comment et quand recrute-t-on à Camtel [Cameroon Telecommunications] ou la Sonara [Société nationale de raffinage] ? ». C’est le genre d’interrogation qui revient régulièrement lors des débats télévisés et radio lorsqu’un protagoniste veut critiquer le gouvernement sur la gestion des sociétés d’Etat. Certains n’hésitent pas dire qu’il n’y a jamais d’appels à candidatures pour le recrutement dans lesdites entreprises.
La vérité est que si certaines sociétés publiques ou parapubliques entretiennent le flou dans le mode de recrutement, d’autres sont juste victimes d’un mauvais procès.
Camtel par exemple, publie régulièrement des appels à candidatures. Le dernier d’entre eux remonte à 2015. L’opérateur historique des télécoms recrutait alors du « personnel technique ». Le candidat, dont l’âge maximum était limité à 30 ans, devait envoyer un dossier comprenant un CV détaillé, une lettre de motivation adressée au Directeur général de la Camtel, une photocopie de la carte nationale d’identité et une photocopie du diplôme, le tout uniquement par mail.
A la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le dernier avis de recrutement remonte à 2012. A cet effet, dans le cadre de la mise en exploitation du gazoduc Bipaga-Mpolongwe, pour l’approvisionnement de la centrale électrique de Kribi, la Société a lancé un appel pour embaucher un « Ingénieur Process », un contremaître, cinq chefs de poste, un opérateur de maintenance et six rondiers. Ces postes étaient ouverts aux Camerounais âgés de 35 ans au plus au 1er janvier 2012. La SNH, explique qu’elle a défini et mis en œuvre une politique de gestion des ressources humaines basée principalement sur le recrutement de personnel compétent et le management par objectifs. Au 1er Janvier 2016, l’entreprise employait 328 personnes, toutes de nationalité camerounaise.
Cependant, dans des sociétés comme la Société nationale d’investissements (SNI), la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) ou encore l’Agence de régulation des télécoms (ART), le mode de recrutement est peu ou prou connu du public. A la SNI, des responsables indiquent qu’il faut déposer son dossier au service du courrier. Et qu’en fonction des besoins, le candidat peut être appelé pour entretien. La Csph se contente juste d’expliquer que les profils de carrières incluent les économistes, les éudes commerciales, les fiscalistes, etc. Aucune n'information ne filtre sur la procédure officielle de recrutement dans ses structures étatiques. Malgré les investigations menées, aucun appel à candidatures n'a pu être retrouvé pour les cas de la Csph ou la SNI ou l'ART.
Sylvain Andzongo
