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L’Union africaine aurait-elle décidé de ne pas reconnaître les diplômes camerounais de l’année 2016-2017?

L’Union africaine aurait-elle décidé de ne pas reconnaître les diplômes camerounais de l’année 2016-2017?

Paru le jeudi, 16 février 2017 15:09

L’information aurait été diffusée sur le site web du média à capitaux publics, Cameroon radio & Television (Crtv) le 16 février 2017.

La capture d’écran circule sur les réseaux sociaux depuis la matinée du 16 février 2017. Sur l’image, le logo du média public, Cameroon radio & Television (Crtv). Une « information » pour le moins curieuse, est rédigée. « Bonjour chers téléspectateurs de la Crtv. Nous voulons informer le grand public que toutes les nations africaines réunies récemment au sommet de l’Union africaine à Addis Abeba ont unanimement décidé de ne pas reconnaître les diplômes du Cameroun pour l’année académique 2016-2017. Ceci a été fait en conformité avec la décision de l’Unesco de déclarer une année blanche après 40 jours sans cours ». Le message conclut : « Nous regrettons les conséquences négatives que cette décision pourrait entraîner, mais nous recommandons fermement aux parents de faire inscrire leurs enfants dans les centres de formations professionnelles afin de les occuper ».

Ce message qui ressemble à canular est plus insidieux qu’il n’en a l’air. Car, non seulement il n’est pas diffusé par la Crtv, mais il n’est pas l’émanation d’un quelconque sommet de l’Union africaine. En outre, c’est une publication véhiculée dans un contexte social tendu au Cameroun dans les régions dites « anglophones » (Sud-ouest et Nord-ouest), où les cours sont interrompus depuis bientôt trois mois.

Les enseignants en grève dans cette partie du Cameroun qui dénoncent la « francophonisation » du système éducatif anglo-saxon, ont perdu le contrôle d’un mouvement corporatiste. En effet, ces revendications ont actuellement muté en revendications politiques (demande de sécession ou du fédéralisme) politiques par le « Cameroon Anglophone Civil Society Consortium » (Cacsc).

Le Cacsc, une organisation fonctionnant dans l’illégalité et dont la nullité a été constatée par un arrêté du ministrère de l’Administration territoriale et de la décentralisation le 19 janvier 2017, prône les « villes mortes » et souhaite qu’une année blanche soit déclarée au Cameroun. Ce qui n’est pas encore le cas. D’autant plus que, selon les usages, c’est aux autorités publiques déclarer une année scolaire/académique « blanche ». Et non l’Union africaine ou l'Unesco.

Sylvain Andzongo

Dernière modification le jeudi, 16 février 2017 15:14

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