Des vidéos de militaires camerounais racontant des anecdotes du front contre la secte Boko Haram dans l’Extrême-Nord, ont fait croire à l’opinion, ces derniers temps, que la parole a été libérée au sein de l’armée.

Ce corps qu’on a pourtant coutume d’appeler « La Grande muette ». Mais, que nenni. En effet, le ministère de la Défense, par la voie de son patron, Joseph Beti Assomo, vient de remettre au goût du jour une note datant du 19 juillet 2016. Dans ce document, le ministre de la Défense (Mindef) écrit : « Il me revient de plus en plus que les personnels des forces de défense et de sécurité, tous grades confondus, s’épanchent dans les médias et particulièrement les réseaux sociaux, sur leurs activités et missions, foulant ainsi au pied le devoir de réserve qui est un principe sacré dans les armées et la gendarmerie ».

Beti Assomo prévient : « Ces agissements auxquels il faut ajouter les articles dithyrambiques sur certains responsables militaires sont manifestement commandés ou, tout le moins, suscités par les intéressés. Toutes ces pratiques sont préjudiciables à l’action des hommes sur le terrain et fragilisent l’institution militaire dans son ensemble. En conséquence, ils doivent immédiatement cesser ».

Le ministre de la défense demande alors aux hauts gradés de l’armée de sensibiliser l’ensemble de leurs personnels sur le devoir de discrétion et de réserve, et sur les sanctions auxquelles s’exposeront désormais les contrevenants aux dispositions réglementaires en la matière. « En tout état de cause, tout entretien avec les médias doit être dûment autorisé par la hiérarchie ou responsable militaire », martèle le Mindef.