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L'ONU a-t-il encouragé les leaders anglophones dans leur revendication relative au fédéralisme?

L'ONU a-t-il encouragé les leaders anglophones dans leur revendication relative au fédéralisme?

Paru le mardi, 18 avril 2017 05:46

Selon ce que racontent certains, lors de son 4è séjour au Cameroun de François Louncény Fall, chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, les leaders anglophones auraient reçu quitus pour former leur Etat.

Au terme de son séjour au Cameroun le 13 avril 2017, le représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca), François Louncény Fall, a rencontré les autorités camerounaises et des leaders anglophones. Aussitôt après son départ, la rumeur s’est empressée de répandre sur les réseaux sociaux que « l’ONU soutient le fédéralisme exigé par certains anglophones ».

Et pourtant, il suffit de lire le communiqué officiel de l’Onuca publié le 13 avril 2017 pour savoir ce qui a fait objet de discussions avec les différentes parties. D’après le document qui est consultatable sur la toile, il est écrit que François Louncény Fall, a exhorté les autorités camerounaises à examiner avec diligence les difficultés des populations et des entrepreneurs des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui sont privés d’Internet depuis mi-janvier 2017. « C’est une situation déplorable. Mais je suis persuadé que cet important outil de développement, de communication et d’épanouissement collectif sera progressivement rétabli sur l’ensemble du territoire camerounais », a-t-il indiqué avant de quitter le Cameroun au terme d’une visite officielle de quatre jours.

« J’ai eu des échanges fructueux et pleins d’espoir avec les toutes les parties prenantes », a souligné François Louncény Fall au cours d’une conférence de presse à Yaoundé le 12 avril, évoquant ses rencontres avec le Secrétaire Général de la Présidence de la République (Ferdinand Ngoh Ngoh), le ministre d’Etat chargé Justice (Laurent Esso), le ministre des Relations Extérieures (M. Lejeune Mbella Mbella) et le délégué général à la Sûreté nationale (Martin Mbarga Nguelé).

Le Représentant spécial a également eu des discussions avec des membres de la société civile, des leaders de l’opposition, des membres du corps diplomatique et ceux du Système des Nations Unies.

Par ailleurs, le chef de l’Unoca a eu l'opportunité de s’entretenir avec certaines personnes arrêtées et détenues en lien avec la situation dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, notamment Maître Felix Nkongho Agbor Balla et l’animateur radio Mancho Bibixy. Les avocats chargés de leur défense et de celle d’autres citoyens concernés lui ont aussi fourni des informations utiles à la compréhension de ce dossier que les Nations Unies suivent avec une attention soutenue.

« J’encourage le gouvernement camerounais à prendre toutes les mesures qu’il jugerait appropriées, dans les meilleurs délais et dans le cadre de la loi, afin de créer des conditions favorables au renforcement de la confiance nécessaire à la sortie de crise », a noté François Louncény Fall. Dans cette perspective, il a souligné que « la poursuite d’un dialogue sincère et constructif tenant compte des acquis est primordial ».

Il a ajouté que, le cas échéant, les Nations Unies restent disposées à continuer à « accompagner cette dynamique afin de contribuer aux efforts des autorités et de leurs partenaires dans la recherche de solutions consensuelles et durables à cette situation ».

Mais à aucun moment dans le comuniqué de l’Unoca, il n’est question de soutenir le retour au fédéralisme au Cameroun.

Sylvain Andzongo

Dernière modification le mardi, 18 avril 2017 05:57

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