La ville de Bamenda et ses environs étaient manifestement sur le pied de guerre jusqu’à ce matin. Pour cause, une audience annoncée pour ce vendredi 21 avril, avec à la barre trois évêques catholiques, a finalement été renvoyée à une date ultérieure. En effet, à la veille de la fête de Pâques, une citation directe a été servie à l’archevêque de Bamenda, Cornelius Fontem Esua (photo). Cette citation concerne aussi son auxiliaire Michael Bibi, ainsi que l’évêque du diocèse de Kumbo Georges Nkuo, le principal du collège sacré cœur de Mankon, père Michael Kintang, le père Williams Neba et la sœur Mary. Ils sont tous accusés d’avoir suspendu les cours dans les établissements catholiques dont ils sont les responsables hiérarchiques.
Les plaignants, un consortium de deux parents d’élèves, par ailleurs colonels, les accusent d’avoir ainsi participé à envenimer la crise qui secoue la partie anglophone qui pays depuis novembre 2015. Dans sa plainte, le consortium réclame 150 milliards de francs Cfa en guise d’amendes. Hier, la nouvelle est tombée que l’affaire a finalement été renvoyée à une date ultérieure. Du coup, le tribunal de première instance de Bamenda a suspendu les audiences de ce vendredi. De source médiatique, on apprend que l’enterrement d’un magistrat dans la ville y est pour quelque chose.
Prélats
Un autre communiqué circule et mentionne que les membres du fameux consortium des parents d’élèves se rétractent. Par leur avocat, les colonels Tamambang Simon Nche et Terence Sama disent ne pas se reconnaître, ni dans la plainte servie contre les prélats, ni comme membres du consortium. Pourtant, ils sont les plaignants de la citation directe.
Le 16 avril dernier, l’archevêque de Bamenda, principal mis en cause, écrivait une lettre pastorale pour rassurer le clergé et les fidèles catholiques. Quelques jours plus tôt, monseigneur Samuel Kleda, président du conseil épiscopal du Cameroun, s’indignait de cette convocation sur les antennes de la radio Equinoxe, émettant à partir de Douala.
Monique Ngo Mayag