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Maurice Kamto serait le conseil de Teodoro Nguema Obiang, dans le cadre de l’affaire des «biens mal acquis»

Maurice Kamto serait le conseil de Teodoro Nguema Obiang, dans le cadre de l’affaire des «biens mal acquis»

Paru le vendredi, 21 octobre 2016 08:45

Cet avocat camerounais de renom et président de parti d’opposition, revendiquant une probité morale, est-il vraiment l’avocat du controversé Obiang Nguema fils?

Le débat agite l'opinion sur la véracité de l'information selon laquelle, Maurice Kamto est l'avocat de Obiang Nguema fils (souvent appelé Teodorin), cité en France dans une affaire de « biens mal acquis ».

Pour comprendre l'incrédulité de certains, il faut tout suite indiquer que M. Kamto est celui-là qui a défendu avec succès le Cameroun contre le Nigeria au sujet de la nationalité de la presqu'île de Bakassi à la Cour internationale de Justice de la Haye (CIJ) en 2002. Celui-là aussi qui a sacrifié des avantages matériels en démissionnant du gouvernement en novembre 2011 comme ministre délégué de la Justice, pour créer son propre parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Un parti de l'opposition qui a pour idée phare, la probité morale. 

Mais le fait est là: Maître Maurice Kamto est bel et bien l’un des avocats de Teodoro Nguema Obiang Mangue, second vice-président de la République de Guinée équatoriale chargé de la défense et de la sécurité de l’Etat, dans le cadre... des « biens mal acquis ». 

En effet, la CIJ renseigne qu'en date du 14 juin 2016, la cause défendue par Maurice Kamto a été introduite le 13 juin dernier contre la République française, au sujet d’un différend ayant trait à «l’immunité de juridiction pénale du second vice-président de la République de Guinée équatoriale chargé de la défense et de la sécurité de l’Etat [M. Teodoro Nguema Obiang Mangue], ainsi qu[’au] statut juridique de l’immeuble qui abrite l’ambassade de Guinée équatoriale en France».

Dans sa requête, explique la CIJ, la Guinée équatoriale indique que cette nouvelle procédure judiciaire tire son origine des poursuites pénales engagées contre Obiang Nguema fils devant la justice française à partir de 2007, à la suite de plusieurs plaintes déposées par des associations et par des personnes privées contre certains chefs d’Etat africains et les membres de leurs familles, pour des faits de « détournements de fonds publics dans leur pays d’origine, dont les produits auraient été investis en France ».

Selon la Guinée équatoriale, ces procédures « constituent une atteinte à l’immunité à laquelle [M. Teodoro Nguema Obiang Mangue] a droit en vertu du droit international ». En outre, dans sa requête, le plaignant précise que l’affaire porte sur la question du statut juridique d’un immeuble sis avenue Foch à Paris. Le pays indique que Obiang Nguema fils, ancien propriétaire des lieux, a vendu ce bâtiment à l’Etat équato-guinéen en septembre 2011 et que, depuis lors, l’ensemble immobilier « est affecté à la mission diplomatique de la Guinée équatoriale ». 

Sur les antennes de la radio française RFI, Maître Maurice Kamto a déclaré le 18 octobre dernier que c'est « un préjudice irréparable lorsque l'on sait qu'il s'agit des locaux de la mission diplomatique de la Guinée équatoriale, car l'atteinte à l'immeuble risque de porter atteinte à la souveraineté, à l'honneur et à la dignité de la Guinée équatoriale ».

Sylvain Andzongo

Dernière modification le vendredi, 21 octobre 2016 08:50

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