Dans les rues de Yaoundé et Douala, notamment, il est courant de voir de jeunes gens se livrer à l’activé de change. Celle-ci est menée par des individus qui envahissent les espaces publics et proposent les services de change aux usagers. Seulement, sont-ils au courant de ce que leur activité est illégale aux yeux de la loi ? Le ministre des Finances (Minfi), Alamine Ousmane Mey, répond : « oui ».
Dans un communiqué publié le 21 avril 2017, le Minfi Il rappelle que la convention portant harmonisation de la réglementation bancaire définit la profession de banque, en incluant les opérations de change manuel dans le champ de la couverture de cette profession. Ainsi l’exercice de ces opérations est astreint à un agrément de l’autorité monétaire et l’exercice frauduleux de cette profession pénalement réprimé par les dispositions de l’article 45 de l’annexe de convention.
Par ailleurs, il souligne que le règlement n°02/Cemac/Umac/CM du 29 avril 2000 portant harmonisation de la réglementation des changes dans les Etats-membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et l’arrêté n°001/Minefi/DCE/FE du 16 septembre 1998 portant conditions d’ouverture et de fonctionnement des bureaux de change manuel par les opérateurs économiques, les opérations de change manuel doivent être effectuées auprès des bureaux de change, des banques commerciales et accessoirement des établissements de microfinance.
Aussi, Alamine Mey martèle que la seule monnaie qui a cours légal au Cameroun est le franc de la coopération financière d’Afrique (FCFA) conformément à l’article 6 de la convention régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac). « De ce fait, précise le ministre, les devises détenues par les agents économiques notamment les non-résidents, les voyageurs, les entreprises doivent être échangées contre du FCFA sur le marché de change officiel auprès des intermédiaires agréés, suscités avant toutes transactions commerciales ».
Eu égard à tout ce qui précède, le ministre des Finances prévient que, « l’activité de change clandestin est formellement interdite et tout contrevenant, s’expose à des sanctions prévues par la réglementation en vigueur ».
Sylvain Andzongo