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Consolidation de la paix : le Cameroun veut s’inspirer de l’expérience colombienne

Consolidation de la paix : le Cameroun veut s’inspirer de l’expérience colombienne

Paru le lundi, 22 avril 2024 14:52

Confronté à des défis sécuritaires, notamment la menace terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et des attaques des sécessionnistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le Cameroun souhaite aujourd'hui s'inspirer de l’expérience de la Colombie en matière de résolution des conflits et de consolidation de la paix. Ce, dans l'optique de renforcer son processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) entamé depuis 2018 avec la création d’un comité chargé d’offrir un cadre d’accueil et de réinsertion sociale aux ex-miliciens ou terroristes repentis des différentes crises qui secouent le pays. Pour cela, le pays a été sélectionné pour faire partie du « Programme de coopération Sud-Sud pour la consolidation de la paix : de la Colombie vers le monde ». L’initiative, lancée officiellement le 19 avril à Yaoundé, sera également implémentée en République démocratique du Congo (RDC), au Nigeria et aux Philippines.

« Le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), nouveau-né dans le processus de paix et d’unité nationale au Cameroun, a besoin d’appuis multiformes internes et extérieurs pour la mise en œuvre de ses activités. Ce programme de consolidation de la paix représente ainsi une véritable opportunité pour notre pays de bénéficier de l’appui, de l’encadrement et même de la formation par des experts dont l’expertise est avérée en matière de désarmement, de démobilisation et de réinsertion », a déclaré Oumarou Chinmoun, le secrétaire général du ministère des Relations extérieures (Minrex).

Eleonora Betancur Gonzalez, la directrice générale de l’Agence présidentielle colombienne pour la coopération internationale (APC), a rappelé que le gouvernement de son pays a signé un accord de paix historique avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en 2016, mettant fin à plus de 50 ans de conflit armé. Cet accord est présenté comme un « exemple » pour les pays en proie à des crises similaires, à l’instar du Cameroun. La mise en place de ce programme, apprend-on, vise à satisfaire la demande et l’intérêt manifestés par les pays participants pour comprendre le réseau institutionnel architectural qui pilote un véritable processus de paix durable en Colombie. Il permettra de partager des connaissances sur la manière d’améliorer le processus de consolidation de la paix à travers les processus de DDR en capitalisant sur les leçons tirées de l’expérience colombienne, la conception des programmes de coopération pour la consolidation de la paix en Afrique, le partage des bonnes pratiques et des expériences communautaires en matière de consolidation de la paix, ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’action dans chaque pays en tenant compte de son adaptabilité socioéconomique à l’expérience colombienne.

Francis Faï Yengo, le coordonnateur national du CNDDR, espère que le Cameroun pourra tirer profit de l’expérience de la Colombie pour améliorer ce qui est fait jusqu’ici à travers ce programme qui bénéficie notamment de l'appui de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon les chiffres du CNDDR, environ 4 000 ex-combattants se trouvent actuellement dans les centres de Meri (Extrême-Nord), Bamenda (Nord-Ouest) et Buea (Sud-Ouest), dont beaucoup attendent leur retour à la vie civile. « Ils reçoivent des formations en agriculture, en construction de bâtiment, en informatique, etc. Ces activités les préparent pour la phase finale du processus qui est celle de la réintégration au sein de la société », selon Francis Faï Yengo. Et c'est là tout le défi, surtout que le conflit est encore brûlant dans les régions anglophones. Et la Colombie a développé un modèle qui aide les ex-Farc à trouver du travail dès qu'ils déposent les armes et à se réintégrer durablement dans la société. Un modèle que le Cameroun veut dupliquer.

Le lancement de ce programme intervient après la visite effectuée l’année dernière en Colombie par le coordonnateur du CNDDR. Francis Faï Yengo explique que cette visite avait pour but d’apprendre de l’expérience colombienne en matière de paix et de DDR, mais aussi de dire ce que le Cameroun fait dans ce sens depuis la création de la structure qu'il dirige depuis près de 6 ans. Cette visite, apprend-on, a facilité un premier échange de connaissances et d’expériences, ouvrant de nouvelles options pour la coopération internationale et l’apprentissage mutuel en matière de consolidation de la paix et de réconciliation.

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le lundi, 22 avril 2024 17:10

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