« Le Kumba ». « Couper l’âge ». C’est ainsi que l’on appelle pudiquement le phénomène de falsification des âges et date de naissance au Cameroun. Et la pratique n’est pas une vue de l’esprit. Pas plus tard que le 31 mars 2018, des Camerounais ont eu la preuve officielle que « le Kumba » ou « couper l’âge » existent bel et bien en dehors des légendes urbaines.
En effet, à l’occasion des élections des responsables du bureau exécutif du Conseil national de la jeunesse du Cameroun, le ministre de la Jeunesse, Mounouna Foutsou (photo) a dû intervenir personnellement pour stopper certaines irrégularités. Dans une décision signée dans la nuit du 31 mars, le membre du gouvernement a invalidé des candidatures pour des « raisons de multiples identités ».
Sur cette décision ministérielle, l’on peut lire que, dans la Région du Centre, le candidat Mengue Olama Elie, est né à la fois « le 13 mars 1979, le 13 septembre 1984, le 13 mars 1983 et le 13 mars 1987 ».
A l’Est, Ipando Makaya Patrick est né « le 16 juillet 1984 et le 16 juillet 1987 ».
Dans la région du Nord-ouest, le candidat Ngen Yves Riyuh a vu le jour à trois dates différentes : « le 21 octobre 1978, le 21 octobre 1985 et le 21 octobre 1986 ».
Le plénipotentiaire du Sud, Onguene Essama Cyprien Parfait, est aussi né trois fois : « le 16 septembre 1982, le 16 septembre 1984 et le 16 septembre 1986 ».
S.A