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Non, le Groupe BOCOM ne recrute pas massivement au  Cameroun

Non, le Groupe BOCOM ne recrute pas massivement au Cameroun

Paru le mercredi, 04 juillet 2018 07:51

Sur la toile,  il est indiqué que ce groupe aurait lancé un recrutement massif pour ses filiales du Congo et de la Guinée Equatoriale

Sur la toile une annonce du groupe Bocom fait état du lancement d’un « recrutement massif au Cameroun pour (…) ses filiales du Congo et de la Guinée». Dans l’offre d’emploi, les profils types  recherchés sont dressés ;  l’annonce, mis à part quelques coquilles, semble sérieuse. Cependant, l’adresse e-mail à laquelle il est demandé aux potentiels candidats d’envoyer CV et lettres de motivation, ainsi qu’une note en fin d’annonce laissent dubitatifs. L’adresse e-mail en question est une adresse personnelle ; L’offre d’emploi est d’autre part suivie par des indications en « Nota Bene » dans lesquelles, il est précisé aux différents candidats qu’un permis de travail sera établi à leur frais.  Il s’agit en réalité d’une arnaque  à la fausse offre d’emploi.

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Rien sur le site web du groupe Bocom www.groupebocom.com  n’indique pas l’existence de ce recrutement. Par ailleurs, l’annonce parle de permis de travail ; par définition il s’agit d’une autorisation administrative accordée à un ressortissant étranger pour travailler dans un pays étranger. Il n’existe pas de document appelé « permis de travail ». Dans le cadre d’une affectation au Congo ou en Guinée Equatoriale, le contrat de travail passé entre l’employeur et l’employé est requis dans le cadre d’une demande de visa.

Au Cameroun, l’article 27 du Code du travail stipule que : «Tout contrat de travail stipulant une durée déterminée supérieure à trois mois ou nécessitant l’installation d’un travailleur hors de sa résidence habituelle doit être constaté par écrit ». Une ampliation du contrat est adressée à l’inspecteur du travail du ressort (alinéa 1). D’autre part, le contrat de travail concernant un travailleur de nationalité étrangère doit, avant tout commencement d’exécution, être visé par le ministre chargé du Travail (alinéa 2). La demande de visa incombe par ailleurs, à l’employeur (alinéa 3). 

Comme au Cameroun, au Congo, le contrat de travail du travailleur étranger doit être agréé par le Ministre du travail et/ou de la sécurité sociale du Pays. C’est son visa sur le contrat de travail qui fait office d’autorisation. Si d’autre part, la demande de visa incombe à l’employeur au Cameroun, au Congo (article 33) et en Guinée Equatoriale (article 10) les Codes du travail stipulent que : « Lorsque le contrat de travail envisage l’exercice à l’étranger, l’employeur a l’obligation de couvrir au début et à la fin du contrat les frais de déplacement du travailleur de son lieu de résidence habituelle à son lieu d’affectation ainsi que son retour ». D’où vient-il que, dans cette offre d’emploi, la participation financière des candidats retenus soit requise ? Ou encore que ce détail soit évoqué dans le cadre de l’offre d’emploi, avant un entretien en bonne et due forme ?

D’autres éléments comme, vérifier si les types de postes recherchés sont en adéquation avec les spécificités des bureaux d’affectation du Congo et de la Guinée Equatoriale, sont nécessaires afin d’être situé sur le fait qu’il s’agisse d’une arnaque ou non. Dans cette offre par exemple,  les services d’un pompiste, ceux de responsables de dépôts de gaz et de stations-services  sont requis, alors que sur la page web du Groupe Bocom, il est indiqué que les filiales Bocom Guinée Equatoriale et Congo sont spécialisées dans la gestion de déchets (recyclage et incinération).

Dernière modification le mercredi, 04 juillet 2018 08:24

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