L’étranger qui arrive au Cameroun en cette veille de la Journée internationale de la femme (8 mars) sera peut-être surpris d’entendre parler, même dans certains médias, de la «Fête de la femme». Ceci paraît incroyable mais, cette expression « Fête de la femme » est usitée en lieu et place de la « Journée internationale de la femme ». Mais d’aucuns ne perçoivent pas la nuance.
En réalité, certains ne savent pas que l’appellation officielle est: «Journée internationale de la femme». La confusion au Cameroun tient du fait que, le 8 mars, il y a davantage des manifestations festives. Un pagne, avec des variances dans les couleurs, est même produit à chaque édition depuis plusieurs années. Dans les administrations publiques ou privées, l’achat dudit pagne fait l’objet d’une ligne budgétaire.
Les activités des femmes le 8 mars se résument à quelques table-rondes. Mais après, place nette est faite aux activités récréatives : marche sportive, agapes et beuveries. Ce qui donne davantage une coloration festive au Cameroun.
Et pourtant à l'origine, cette journée qui remonte au 8 mars 1857 convoque le souvenir des femmes ouvrières de l'industrie textile ayant manifesté dans les rues de New-York, aux Etats-Unis, pour protester contre l'exploitation dont elles étaient victimes. Elles ont exigé à l'époque le droit au travail et des conditions plus humaines. Ce n’était donc pas une fête. Au contraire.
Sylvain Andzongo