Il s’appelle Janvier Alfred Ngalle et se dit fier d’avoir ouvert les portes de l’avocature à d’autres handicapés visuels. Ce jeune homme de 37 ans vient de braver le Certificat d’Aptitude à la Profession d’avocat-CAPA-. Il est dès lors un avocat plein ; et n’attend plus que la date de prestation de serment pour figurer sur la liste des avocats inscrits au « grand tableau » du Barreau du Cameroun.
Maitre Ngalle.
En attendant ce jour encore inconnu, Maitre Ngalle enchaine les plaidoiries dans les tribunaux de Douala essentiellement. Muni d’une canne blanche et d’un ordinateur avec le logiciel JAWS adapté à son handicap, il multiplie les audiences. Un exercice qu’il pratique depuis janvier 2015, date à laquelle il a prêté serment en tant qu’avocat stagiaire. Après deux ans de pratique (stage) intense et au bout d’un examen officiel-CAPA- le voici avocat à titre plein, et autorisé à ouvrir son propre cabinet.
Motivation
Me Ngalle est motivé à relever d’autres challenges, après celui d’être le premier avocat non voyant du Cameroun. « Ce Métier est tout d’abord une passion pour moi. En plus de cela, il me tenait à cœur d’être une source de motivation et d’inspiration pour de nombreux handicapés au Cameroun. Qu’ils puissent se dire que tout est possible à force de travail et d’abnégation», explique-t-il au téléphone.
Pour réaliser son rêve, il a dû passer une licence en Droit, suivie de l’examen d’entrée en stage d’avocature. Subit-il des discriminations en tant qu’avocat non voyant? «Non. Pas du tout, lance l’homme de loi. Au premier contact avec des collègues et des clients qui ne me connaissent pas, c’est d’abord la surprise. Mais mon travail finit toujours par les mettre en confiance».
Monique Ngo Mayag