Scénario habituel : vous filmez un pont, un musée ou tout autre bâtiment public et puis hop, un policier vient vous arracher l’appareil photo des mains. « Il est interdit de photographier tout édifice public », vous dira-t-il. Ce qui, en réalité, constitue un abus. La loi proscrit notamment de filmer la présidence de la République, toute infrastructure ou installation des forces de l’ordre/ défense : commissariat, Direction générale de la sécurité nationale, poste de police, etc.
D’autre part, la loi n’autorise pas de photographier les aéroports. «Il s’agit essentiellement des équipements de sécurité des aéroports. N’allez donc pas croire qu’on ne peut même pas prendre en image, la façade d’un aérodrome. Ce serait exagéré», souligne Jean Pierre Kepseu, photographe professionnel depuis plusieurs décennies.
Ce dernier raconte qu’une fois, il a immortalisé l’immeuble abritant les services du Premier ministre à Yaoundé avec son appareil et un policier zélé l’a conduit illico au commissariat. « Heureusement que le Commissaire était plus renseigné sur la loi en rapport avec les prises de vue. Il m’a laissé partir sur le champ en réprimandant son collègue ».
Et que dire de ceux qui se pressent d’interdire de photographier un pont, une veille bâtisse publique, un monument. « C’est un abus ! Toutes ces infrastructures sont des vestiges à vulgariser. Ils font partie de notre patrimoine », tranche M. Kepseu. Voila qui est dit !
Monique Ngo Mayag