Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Oui, il y a eu un incendie à nouvelle route Bessengue

Oui, il y a eu un incendie à nouvelle route Bessengue

Paru le samedi, 06 octobre 2018 02:38

Depuis la nuit du 04 Octobre 2018, une rumeur sur un incendie prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Vrai ?

La nuit du 04 au 05 Octobre 2018, et depuis ce matin sur les réseaux sociaux, des rumeurs d’incendie à nouvelle route Bessengue (derrière le marché mboppi) se répandent. Il se dit notamment que les flammes auraient ravagées tout un quartier de la zone. Il est environ 12h ce 5 Octobre lorsque nous nous arrivons à nouvelle route Bessengue au lieu-dit « Casse », sur les lieux de l’incident. Un témoin de la scène nous conduit à l’immeuble d’où sont parties les flammes. Il est impossible de le rater. Ses murs sont tapissés de recommandations liées à la circonstance. « Attention aux sources de chaleur », « Interdit d’approcher du feu », « Interdit de fumer de la cigarette ». Dès l’entrée dans ce lieu,  les deux choses qui éveillent la curiosité sont une odeur de carburant et des bruits d’eau qui s’écoule. Il faut enjamber quelques fers et un mur de sa fondation pour se rendre compte qu’en dessous de cette maison il y a un drain. Dans l’une des deux ouvertures qui permettent de voir le drain et d’où se dégage une forte odeur de carburant, il y a de la mousse et de l’eau qui disparaissent dans le souterrain.

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D’autres témoins nous indiquent un second lieu du sinistre.  Il faut longer le couloir devant l’immeuble en question sur environ 10 mètres ; puis sur environ 500 m2 (Les flammes ont tracé un carré presque parfait) s’étendent  comme sur un champ de batailles, des débris de maisons calcinés. Sur les lieux, sont présents quelques sinistrés, des voisins plus chanceux, des curieux, le personnel de la croix rouge, des ferrailleurs à l’affût de débris de fer issus des maisons calcinées et quelques forces de l’ordre qui mesurent le périmètre endommagé.

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Une victime du sinistre, le regard hagard nous raconte avec détachement les faits : « Il était environ 22h 30 lorsque j’ai entendu une explosion. C’était ma première fois de voir le feu brûler dans l’eau. Toutes les maisons de ceux-là ont brûlé ; heureusement ils n’étaient pas là ». Le hangar à partir duquel elle nous explique le sinistre est en réalité ce qui reste de sa maison d’habitation. A l’arrière du mur sur lequel elle est adossée, son fils, un adolescent est affalé, dépité sur ce qui reste de leur mobilier de salon.

Un autre témoin, celui qui nous a conduit sur les lieux d’où sont parties les flammes nous explique: « les flammes sont parties  du premier lieu du sinistre ont traversé  les souterrains pour ensuite provoquer ici une explosion une fois à l’air libre derrière cette maison. Elles se sont ensuite attaquées à elle et aux maisons environnantes ».

La maison désignée est celle de KANA Julienne, l’unique  victime citée dans le communiqué du Gouverneur du Littoral, Ivaha Diboua Samuel daté et signé le 05 Octobre 2018. Il y a cette même odeur de carburant et de l’eau qui arrive des souterrains pour se jeter dans des canalisations artisanales qui jonchent l’arrière de la maison de la défunte et  les alentours. Le paysage est constitué de maisons en matériaux provisoires (bois) et de quelques maisons « en dur ».

Plusieurs témoins de la scène nous apprennent qu’il y a une seconde victime, plus jeune (une fillette de 11 ans) et plusieurs blessés. « Ils ont pris les noms de tous les gens qui ont été touchés. Pour faire quoi avec ? On ne sait pas !» Nous lance un des témoins. Le communiqué du gouverneur semble plus explicite sur le sujet : « nous rassurons nos populations de mesures urgentes prises par les pouvoirs publics aux fins de l’accompagnement des victimes dès qu’elles seront dûment identifiées par le comité ad hoc mis sur pied ».

Sur les causes de l’incendie, des sources de terrain  évoquent des fuites de carburant émanant de 3 de 12 wagons-citernes de la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) logées à Camrail à Bessengue. Une hypothèse, réfutée par Eteki Ebokolo Gabriel, le directeur de la structure dans un communiqué de presse signé ce jour. « La SCDP tient à préciser que (…) ses installations ne sont pas concernées par cet incendie et n’ont en aucun moment été en danger. Elle assure que ses activités se déroulent normalement sur l’ensemble du territoire » peut-on lire.

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Par ailleurs, le gouverneur du Littoral, lui, évoque « un incendie d’origine accidentelle » dont « une enquête a été prescrite pour mieux élucider les causes ».

Rose Sende

Dernière modification le samedi, 06 octobre 2018 02:41

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