Vous avez un important évènement en plein air : mariage, enterrement, anniversaire, un match de football ; et du coup, il se met à pleuvoir des cordes.
Et patatras, tout va à l’eau ! Un patriarche peut vous souffler à l’oreille que vous auriez dû penser à stopper la pluie plus tôt. N’osez pas écarquiller pas les yeux.
Oui, oui ! Y en a qui prétendent arrêter la pluie, n’en déplaise aux météorologues! « Chez les Bassa’a, le rite consiste à mettre de l’eau dans une bouteille. Puis à la poser au coin du feu et bien au milieu d’un tas de braises. Ensuite, vous pourriez sereinement poursuivre votre manifestation », confie Pauline Ngo Matip, sexagénaire.
Elle rajoute que lors de l’enterrement d’une personne âgée par exemple, on peut stopper l’élan d’une pluie en jetant sur une toiture, des vêtements ayant appartenus à la défunte. Mais au fait, toutes ces astuces marchent-elles à tous les coups ? « A vrai dire, tout cela fonctionne avec la foi», relativise Mama Pau’, se souvenant subitement qu’elle est chrétienne. Le rite de la bouteille au coin du feu est aussi utilisé par les Bakossi (région du Littoral). Sans toutefois être dans le secret des initiés, Hilaire, quinquagénaire, rapporte un fait récurrent.
Urines
Il confie que pour éviter que la pluie ne gâche une cérémonie, on fait un grand feu. Puis on enterre une bouteille tout près. «Un Monsieur fait les cent pas pendant que la cérémonie se déroule. Autre détail important : il ne doit pas uriner (il semblerait que c’est dans sa vessie qu’il encaisse la pluie qui aurait dû tomber) », explique Hilaire. Il se dit aussi que des « sorciers » peuvent saboter un évènement en faisant tomber la pluie. Bien évidemment, que ceux qui y croient…croient !
Monique Ngo Mayag