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Non, le Cameroun ne dispose pas d’une loi anti-corruption

Non, le Cameroun ne dispose pas d’une loi anti-corruption

Paru le vendredi, 08 février 2019 18:48

On dit que la Commission nationale anti-corruption peut saisir les biens d’un individu dont le train de vie ostentatoire est sans commune mesure avec les activités déclarées. Vrai?

A entendre parler certains Camerounais qui dénoncent, parfois, le manque d’efficacité des institutions mises en place pour lutter contre la corruption (création de la Conac, du Tribunal Criminel Spécial, de l’ANIF, etc.), l’on se rend compte qu’ils ne savent pas que le Cameroun ne dispose d’une loi anti-corruption. Dans cet environnement, le travail institutionnel a parfois des limites.

La Commission nationale anti-corruption (Conac) indique, pour le regretter dans son dernier rapport produit en décembre 2018, que la loi anti-corruption est l’une des obligations auxquelles sont assujettis tous les Etats Parties à la Convention des Nations-Unies contre la corruption (Cnucc). «Le Cameroun a déjà été, plus d’une fois, interpellé sur l’absence d’une loi spécifique dédiée à la lutte contre la corruption dans son arsenal juridique», écrit la Conac.

«Mais, regrette la Conac, parce que ces réformes tardent à aboutir, elles donnent l’impression que le pays traine les pieds et n’agit désormais que sous la pression et le diktat des partenaires économiques et financiers du Cameroun. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à user de cet argument pour essayer de minimiser la volonté des pouvoirs publics à combattre la corruption».

Comme illustration, la Commission rapporte qu’elle a eu, plus d’une fois, à identifier certains biens et avoirs soupçonnés d’origine douteuse : villas et voitures de luxe, train de vie ostentatoire sans commune mesure avec les activités déclarées, etc. « Si elle était dotée de pouvoirs confiscatoires, ces biens d’origine douteuse auraient pu être saisis en attendant que les Juridictions compétentes statuent sur leur caractère licite ou non », conclut la Conac.

S.A

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