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Oui, le 8202 et le 8206 permettent de débusquer des cybercriminels sur Internet

Oui, le 8202 et le 8206 permettent de débusquer des cybercriminels sur Internet

Paru le mardi, 09 avril 2019 14:37

Sur les réseaux sociaux, il se dit que grâce à ce numéro vert mis en place par l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), on peut désormais retrouver un individu qui a décidé de vous nuire sur la Toile. Est-ce vrai ?

Un message partagé sur WhatsApp affirme que «grâce à l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), vous pouvez désormais retrouver un individu qui a décidé de vous polluer la vie via le Net». Pour cela, il suffit de composer le numéro vert (8202/8206) qui permet de joindre les enquêteurs de l’Antic 24h/24.

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Cette information est vraie. L’Antic, bras séculier de l’Etat dans le domaine des Tic, a en effet mis en place ce numéro vert (gratuit) pour dénoncer les délinquants sur la Toile. Objectif : combattre l’incivisme afin de sécuriser l’espace cybernétique, indique-t-on du côté de cette agence dont l’une des missions est d’assurer la veille sécuritaire sur le cyberespace national en collaboration avec d’autres Etats.

«Les Tic sont omniprésents dans tous les domaines de la vie. Malheureusement, avec tout ce que les Tic offrent comme avantages, il y a aussi des individus tapis dans l’ombre qui utilisent ces technologies pour perpétrer des actes malveillants qui sont dommageables pour notre économie. L’Antic a donc pris à bras le corps ce problème, à travers des structures telles que le Centre d’alerte et de réponse de sécurité informatique (Cirt, sigle en anglais)», indique-t-on à l’Antic. Le Cirt est chargé de prendre les dispositions pour prévenir les attaques cybernétiques. En cas d’attaque ou d’incident, il doit réagir promptement afin de parer l’attaque d’une part, et d’identifier l’attaquant d’autre part.

Sanctions

Selon l’Antic, près de 12 000 plaintes ont été enregistrées sur les 5 dernières années. Les cas les plus récurrents sont les arnaques au «mobile money» ; le «phishing», une technique dont le but est d'obtenir des données sensibles par l'envoi d'un mail ; l’usurpation d’identité des hautes personnalités qui a connu une «croissance phénoménale sur les 3 dernières années» et les fake news qui connaissent une «nette recrudescence» sur les réseaux sociaux.

«Le phénomène des fake news prend une certaine ampleur. Des gens utilisent de vrais ou de faux comptes pour diffuser des messages de nature à inciter à la violence ou à la haine. Grâce à la collaboration que l’Etat du Cameroun a établi avec Facebook récemment, nous avons la possibilité de les contrecarrer», renseigne-t-on au Cirt.

La loi du 21 décembre 2010 relative à la cyber-sécurité et à la cybercriminalité prévoit des sanctions contre une personne qui publie ou propage par voie de communication électronique, une nouvelle sans pouvoir en rapporter la preuve de véracité. Celle-ci risque jusqu’à 2 ans et 10 millions de francs Cfa d’amende. «En l’état actuel de la réglementation, l’Antic, grâce à son laboratoire d’analyse de preuve et ses agents assermentés est chargée, quant à elle, de rechercher et de trouver la preuve numérique qui permettrait au juge de prononcer à l’endroit d’un quelconque prévenu, la sanction prévue par la loi», déclarait dans une interview Ebot Ebot Enaw, le directeur général de l’Antic.

Patricia Ngo Ngouem

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