Les images semblent surréalistes. Un bus fracassé, un Caterpillar en feu, une route creusée et coupée en deux. Et pourtant, ce décor macabre est bel et bien sur la route de Bamenda, précisément entre Up-Station et Santa. « Amba guys blocked the road. A driver was killed by Amba guys », renseigne un journaliste de la ville.
Il accuse ainsi les sécessionnistes d’avoir bloqué la route dans la nuit de ce samedi 8 septembre à dimanche, vandalisé de gros porteurs et tué un chauffeur de bus. «Ils ont utilisé le Caterpillar pour creuser le bitume et couper ainsi la route en deux» se plaint un autre. On apprend que les forces de l’ordre sont arrivées dans la foulée, et ont permis aux nombreux voyageurs de l’agence « Amour Mezam » de regagner la ville de Bamenda en sécurité.
Dialogue
Le lendemain, soit le 9 septembre 2018, le gouverneur de la région du Nord-Ouest déclare un couvre-feu entre 18h et 6h du matin. Les véhicules devront être immobilisés durant cette tranche horaire et les bars, snack et night-clubs, fermés. De pareilles scènes de violences se multiplient dans la partie anglophone du pays depuis bientôt deux ans ; depuis que la crise socio-politique s’y est accentuée à coups de villes mortes, de kidnapping et de pillages.
« Le dialogue s’impose entre le gouvernement et les sécessionnistes qui réclament (au départ) l’indépendance de la partie anglophone. Le bien-être des populations doit primer sur tous les intérêts des deux parties ! Trop c’est trop !», fulmine un journaliste habitué à être témoin d’hostilités à Bamenda.
Monique Ngo Mayag