A Kribi, domaine des plages et du sable, c’est la mototaxi qui est reine et les benskineurs (conducteurs de mototaxi) font la loi de la route. Dans cette cité balnéaire d’environ 23 000 habitants, vous trouverez difficilement le fameux taxi jaune. Oui, ils ont certes existé jusque dans les années 90, mais la ville étant petite, les déplacements se faisaient davantage à pied.

Puis, au début des années 2000, la moto s’est imposée dans le transport urbain de cette ville et dans le cœur des usagers.   

Mais seul hic : les mototaximen sont à l’origine de nombreux accidents. Si bien que «des maires en campagne électorale ont plusieurs fois promis le retour des taxis jaunes à Kribi. Ils n’ont pas tenu parole», raconte Damien Tonye, journaliste et habitant de Kribi depuis plus d’une décennie. Tout récemment, un investisseur a eu l’idée des tricycles pour le transport urbain. « L’initiative a eu un grand succès durant la saison pluvieuse de 2017. Plus tard, les tricycles ont disparu de la ville.», regrette Damien. Il soupçonne des « hauts placés » qui y voyaient la mort de leur business de moto. « Des personnalités de Kribi ont en effet investi dans cette affaire », mentionne Damien.

Les propriétaires de taxis jaunes de l’époque ont dû revoir leur business en réorientant leur véhicule dans le transport des touristes ou des zones reculées. De fait, vous verrez des voitures sans couleur jaune, garées non loin des agences de voyages ou des hôtels ; attendant de potentiels passagers.

Pour ce service assez Vip, il faut débourser au moins 2000 francs Cfa. On est donc bien loin du tarif simple de 200 fcfa exigés pour le taxi à Yaoundé ou à Douala par exemple.

Monique Ngo Mayag