La ville de Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, croule sous des ordures. C’est un fait. Mais contrairement à ce qui se dit, la société en charge de l’hygiène et la salubrité –HYSACAM- n’a pas quitté la ville. «Le bureau d’Hysacam dans la région, a subi une attaque terroriste où cours de laquelle les insurgés ont brutalisé des employés, incendié un camion et un autre engin aidant pour le ramassage des déchets. Le service de décharge est tout aussi parti en flammes», explique une source introduite ayant requis l’anonymat.
L’incident s’est produit il y a deux semaines. « Et depuis lors, la ville est terriblement sale », note un habitant de Buea. « Etant donné qu’Hysacam est une cible pour les attaques, l’entreprise a dû prendre des mesures conservatoires et provisoires ; en attendant que la situation sécuritaire se normalise », renseigne notre source fiable.
Crise dite anglophone
« Ceci a pour but de protéger leur matériel restant et surtout leur personnel. Toutefois, ils ne peuvent quitter la vile ; puisque liés par un contrat avec la Communauté urbaine de Buea », mentionne un autre informateur. Entretemps, on apprend que le maire de la ville, Patrick Ekema, a exhorté les populations à prendre des dispositions pour gérer leurs ordures. Les scènes d’incinération de déchets se multiplient alors là-bas.
En rappel, depuis plus de deux ans, les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest principalement, sont le théâtre d’une crise socio-politique dite « anglophone ». Les affrontements entre l’armée et les sécessionnistes (revendiquant l’indépendance de la partie anglophone du pays) sont courants.
Monique Ngo Mayag