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Oui, une entreprise camerounaise a facturé le sac de ciment à 16 000 FCFA, dans le cadre des chantiers de la CAN 2019

Oui, une entreprise camerounaise a facturé le sac de ciment à 16 000 FCFA, dans le cadre des chantiers de la CAN 2019

Paru le lundi, 14 janvier 2019 17:17

En temps ordinaire, le sac de ciment au Cameroun coûte pourtant une somme de 4500 FCFA.

Depuis le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun, en novembre 2018, les spéculations vont bon train. D’aucuns disent qu’il y aurait eu des coûts de matériaux de construction des infrastructures plus élevés que la normale. C’est vrai.

En effet, au cours d’une émission télévisée sur la chaîne privée Canal 2 International (https://www.youtube.com/watch?v=jA5_jVJ39Pc, à partir de la 22è minute de la vidéo), Constant Moukoko, directeur général (DG) de l’entreprise 2M, adjudicataire d’un marché d’infrastructure sportive à Douala, a expliqué, le 23 décembre 2018, comment un sac de ciment ordinaire, d’un montant de 4500 FCFA, est facturé à 16 000 FCFA, dans le cadre d’un contrat public. Soit, un prix multiplié pratiquement par quatre.

«Un marché public à la base, pas qu’au Cameroun mais dans le monde entier, c’est un principe de redistribution de l’argent public aux Camerounais, ou aux populations», explique le DG. Il ajoute : «Si je facture le sac au prix X au prix Y, c’est parce que, quand une entreprise est créée, c’est pour gagner de l’argent et créer des emplois. Dans le sac de ciment, je crée ma structure, où j’ai une secrétaire, un bureau, j’ai un téléphone, j’ai tout ce que vous savez […] ça rentre dans le sac de ciment».

Constant Moukoko explique qu’au fond, les 16 000 FCFA sont redistribués à l’architecte, à l’ingénieur ou à l’ouvrier sur le chantier. «En somme quand vous mélangez toute les dépenses afférents à ce marché, à ce mètre carré de béton, vous constatez qu’il va être d’un prix élevé», conclut M. Moukoko.

Seulement, ses explications ont eu le don de provoquer un tollé au sein de l’opinion qui considère qu’il s’agit-là d’un cas de surfacturation. L’entreprise, elle, argue que c’est la mercuriale de l’Etat.

Sylvain Andzongo

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