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Oui, des établissements pharmaceutiques pratiquent la surfacturation des médicaments au Cameroun

Oui, des établissements pharmaceutiques pratiquent la surfacturation des médicaments au Cameroun

Paru le mardi, 14 janvier 2020 10:59

Certains se plaignent de la différence des prix des produits pharmaceutiques d’une officine ou d’une pharmacie d’hôpital à un autre, criant à la surenchère. Est-ce vrai ?

Depuis quelques temps, les récriminations sur la surfacturation des médicaments vendus dans les officines ou dans les pharmacies des hôpitaux publics notamment se font entendre ci et là. «Dernièrement, mon épouse achète Rifamycine (médicament utilisé notamment pour le traitement antibactérien local des conjonctivites, Ndlr) au carrefour Biyem-Assi à 3500 francs Cfa. Quand j’ai acheté le même produit à Nkolndongo, il m’a coûté 2300 francs Cfa. Qu'est-ce qui peut expliquer une telle différence de prix si ce n’est la surfacturation ?», s’interroge Joseph Ngono, résidant à Yaoundé.

«Aujourd’hui à 30 minutes d’intervalle, j’ai acheté exactement le même produit à la pharmacie Sacré cœur en face de l’Hôpital général de Douala et la pharmacie St James à Garanti. Malheureusement, je me suis rendue compte que la pharmacie Sacré cœur m’a fait une surfacturation de 6800 francs. Au cas où certains auraient du mal avec le mot surfacturation, la pharmacie Sacré cœur m’a vendu un médicament à 13 850 francs. Le nombre de médicaments vendus étant insuffisant, je suis allée à la pharmacie St James qui m’a vendu exactement le même médicament à 7035 francs», déplore une internaute sur Facebook.

Ethique

Il se trouve que certains établissements pharmaceutiques (officines, grossistes et pharmacies des hôpitaux) procèdent effectivement à la surfacturation des prix des médicamentes dispensés aux patients. Le constat est fait par le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, qui s’offusque de cette pratique «contraire à la politique d’accès aux soins et services» du gouvernement. Dans une correspondance adressée le 3 janvier dernier aux délégués régionaux du Minsanté, aux directeurs généraux des hôpitaux publics, aux responsables des hôpitaux privés et des établissements de distribution en gros des produits pharmaceutiques, ainsi qu’aux pharmaciens d’officine, le ministre rappelle que les prix des médicaments distribués et dispensés sont définis par son département ministériel.

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Ce, à travers la Commission nationale du médicament, laquelle est chargée d’étudier les demandes d’homologation des produits pharmaceutiques et de proposer au Minsanté des avis économiques, techniques ou scientifiques en vue de la mise sur le marché desdits produits. «Les médicaments importés directement par les établissements de dispensation après obtention d’une dérogation spéciale d’importation doivent être vendus au prix agréé par le Minsanté», souligne Manaouda Malachie. Aussi, invite-t-il les établissements pharmaceutiques «à mettre fin à ces pratiques contraires à la politique des prix, à l’éthique et à la déontologie qui sont de nature à ternir l’image» de ce secteur.

Patricia Ngo Ngouem

Dernière modification le mardi, 14 janvier 2020 11:02

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