Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Non, cette scène ne se déroule pas au Cameroun.

Non, cette scène ne se déroule pas au Cameroun.

Paru le jeudi, 14 février 2019 15:13

Il se dit que  la police camerounaise a brutalisé cette femme pour lui arracher sa farine de manioc. Vrai ?

Le 13 février 2019 sur Facebook, aux alentours de 12h38 un internaute publie sur un groupe connu des cercles camerounais de Facebook des images d’une scène de conflit entre une femme et des hommes en tenue. La dame seule, se défend contre plusieurs policiers, qui tentent de lui arracher des bras une cuvette de ce qui semble être de la farine de couscous de manioc. Durant la manœuvre, une partie du contenu est versé et la femme finit par s’allonger entièrement sur le récipient. Ces images sont accompagnées du texte suivant : « Vraiment j’ai pitié de mon CMR (Cameroun) des policiers brutalisent cette Pauvre maman.. mère de  05 enfants o point de verser sa marchandise juste Parcerk que cette maman n’a pas payer 500 cfa de taxe.. pour cette journée.  .  .. ». 

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Contrairement à ce que dit le texte de cette publication, la scène ne se déroule pas au Cameroun mais en République Démocratique du Congo. Les premières publications sur le sujet apparaissent  sur le web il y a un an ; précisément le 4 février 2018.

Un  jeune congolais du nom de Michael Tshibangu‏  en parle alors sur sa page Twitter afin de dénoncer de la « violence gratuite » et l’absence de compassion des policiers.

Ces images sont ensuite diffusées sur Facebook, un  peu plus tard dans la journée sur des pages comme « Rumeurs d’Abidjan » ,  et les jours qui suivent sur youtube et des sites web avec de nouveaux détails . Il se dit désormais que la dame subirait cette intervention musclée de la police parce qu’elle n’aurait pas payé la taxe quotidienne qui s’élève à 500 Fcfa.

Des éléments comme le Drapeau de la République démocratique du Congo (RDC) sur le vêtement d’un observateur ou encore l’uniforme vêtu par les policiers,  suffisent à localiser la scène en RDC.

Désormais inexistante sur Facebook, cette publication semblait vouloir dénoncer des actions de violence perpétrées sur des commerçants au Cameroun.  Elle est faite hier dans un contexte de tension entre la police municipale de la ville de Yaoundé et des commerçants et conducteurs de moto-taxis.

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Vendredi dernier une vidéo montrant un véhicule de la police municipale se  faire arroser de cailloux par des commerçants du marché central de Yaoundé fait le buzz sur Facebook. Près d’une semaine plus tard, le 13 février 2019, de violents heurts sont enregistrés dans les rues du quartier Elig Edzoa à Yaoundé suite au décès supposé d’un  « moto-taximan »  lors d’un violent  accrochage avec les éléments de la police municipale. Ce jour, Jean-Claude Tsila, le préfet de la région du centre produira un arrêté suspendant pendant 30 jours, les activités des polices municipales de la communauté urbaine de Yaoundé et celles des communes d’arrondissement.

R.S

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