Les artistes musiciens affiliés à la Société nationale de l’art musical (Sonacam) ont chacun perçu la somme de 25.000 francs Cfa le 31 décembre dernier. Une «modique» somme qui, disent-ils pour le dénoncer ou s’indigner, représente leurs droits d’auteurs. «On donne 25.000 francs à un artiste après 2 ans. Même si ta chanson a joué une seule fois à la radio, ce n’est pas une moquerie? Il aurait même fallu ne rien donner», fulmine Kaïssa Pakito au micro de la Crtv-radio à Douala. Le sujet fait également réagir les internautes sur les réseaux sociaux.
«25.000 Fcfa pour chacun des 1500 artistes bénéficiaires de la répartition effectuée ce jour par la Sonacam ! Wandafoul ! Woulililili !», écrit le journaliste Pierre Arnaud Ntchapda, dans un post publié en fin d’année dernière sur sa page Facebook. C’est vrai que les ayants-droits de la Sonacam ont perçu la somme de 25.000 francs Cfa. Toutefois, cette somme ne représente pas le montant «réel» de leurs droits puisque celle-ci leur a été remise dans le cadre d’une «répartition spéciale organisée pour encourager les artistes à travailler, en attendant une répartition réelle», affirme Ayuh Etta-Nyoh, délégué régional de la Sonacam pour le Littoral. «Le principe étant qu’on doit payer à chacun ce qui a été exploité et payé par un usager», explique un cadre du ministère des Arts et de la Culture (Minac).
Une répartition «réelle» est prévue dans les mois à venir, indique-t-on à la Sonacam qui a effectué sa première opération du genre en décembre 2018. C’est au cours de celle-ci que les artistes devraient toucher la rémunération correspondant à leurs droits. Pour cette «répartition spéciale», une enveloppe de 35 millions de francs a été répartie à 1416 artistes, indique Sam Fan Thomas, le président du conseil d’administration de cette société de gestion collective de l’art musical créée en 2017, à l’issue de la dissolution de la Cameroon Music Corporation (Cmc) et de la Société camerounaise de l’art musical (Socam).
P.N.N