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Il paraît qu’au Cameroun, seuls les Bamiléké pratiquent le culte des crânes. Vrai ?

Il paraît qu’au Cameroun, seuls les Bamiléké pratiquent le culte des crânes. Vrai ?

Paru le jeudi, 24 août 2017 06:15

Il se dit que le rite du crâne se pratique uniquement dans la région de l’Ouest.

Contrairement à la croyance populaire, les Bamiléké ne sont pas les seuls à conserver les boîtes crâniennes des défunts à des fins culturelles au Cameroun. Selon un article de l’ethnologue Françoise Dumas-Champion, « Le mort circoncis. Le culte des crânes dans les populations de la Haute Bénoué (Cameroun / Nigeria) », paru dans Systèmes de pensée en Afrique noire (1989, 33-74),  la préservation de la boîte crânienne à des fins culturelles est une pratique largement répandue, non seulement auprès de la population de l’Ouest Cameroun, mais également auprès de certaines populations de la Haute Bénoué.

Cet article, dans lequel elle présente les résultats préalable d’une étude réalisée auprès de l’ethnie Komas de la Haute Bénoué, souligne que les Koma,  les Dowayo, les Papé, les Véré, les Duru, les Voko, les Mumuye, les Mumbake, les Gabin entre autres, comme les Bamiléké pratiquent le rite de la conservation systématique des crânes de tous les individus. D’autres populations voisines, appartenant à des systèmes monarchiques, en l’occurrence les Duru, les Bata, les Bachama, les Chamba, les Daka, entre autres pratiquent l’exhumation spécifique des cranes de roi, des chefs, des forgerons, des notables et des vieillards.

Le point commun de cette pratique pour tous ces peuples se trouve dans l’exhumation du crâne qui est l’acte par lequel le disparu passe du statut de défunt à celui d’ancêtre. La plupart du temps, une fois recueilli le crâne est déposé dans un sanctuaire consacré où la famille du défunt, l’héritier, ou les initiés viennent l’exhorter par des vœux et des prières, à répondre à leurs besoins.

Dernière modification le jeudi, 24 août 2017 06:17

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