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Art musical: Bidoung Mkpatt tente d’apaiser les tensions devenues chroniques

Art musical: Bidoung Mkpatt tente d’apaiser les tensions devenues chroniques

Paru le lundi, 25 avril 2022 13:16

Le ministre des Arts et de la Culture (Minac), Bidoung Mkpatt (photo), a reçu les administrateurs de la Société nationale camerounaise de l’art musical (Sonacam) et des artistes musiciens le 15 avril dernier, à l’effet d’apaiser les tensions entre les différents camps qui s’affrontent pour le contrôle de cet organisme de gestion collective des droits d’auteur. La Sonacam devait tenir son assemblée générale le 14 avril. Mais celle-ci a été « interdite » par le sous-préfet de Yaoundé 3 pour « risque de troubles graves à l’ordre public ».

Certains artistes musiciens étaient fermement opposés à la tenue de cette AG. Ils crient au détournement de leur argent. Ils contestent notamment la répartition des droits d’auteurs effectuée en 2021, en raison de la modicité des montants alloués et de l’impossibilité pour près de 600 artistes d’entrer en possession de leurs dus. À cela s’ajoutent « les dérives managériales » de l’ex-directeur général. Sans oublier les soupçons de malversations financières qui pèsent sur l’actuelle équipe dirigeante pilotée par Francis Ateh Bazore, élu président du conseil d’administration (PCA) le 12 décembre 2020.

Le président du conseil de surveillance de la Sonacam, Joseph Mbanga, accuse en effet l’équipe dirigeante d’avoir distrait la somme de 450 millions de francs CFA et de vouloir le museler. Ce dernier est « entré en dissidence contre le PCA et la direction générale après la suspension du Conseil de surveillance et du Comité d’éthique, de discipline et d’arbitrage par le Conseil d’administration à sa session du 4 mars 2002 », indique Célestin Sietchoua Djuitchoko, directeur des affaires juridiques au Minac. Selon ce responsable du Minac, Joseph Mbanga avait fait venir un groupe d’artistes musiciens au siège de la Sonacam le 6 avril dernier dans le but de « sceller » la société. Les manifestants avaient décidé de lever le siège à la demande conjointe du Minac et du sous-préfet de Yaoundé II. Une réunion de crise s’est tenue deux jours plus tard au ministère de tutelle.

Diminution salaire PCA

En vue de ramener la paix, Bidoung Mkpatt a appelé à « l’organisation consensuelle et inclusive d’une nouvelle AG de la Sonacam dans le respect des textes, à une date à déterminer ». Les conflits dans le secteur de l’art musical sont chroniques, avec notamment l’épineux problème de la répartition. Cette opération est à l’origine des bruits de casseroles dans ce secteur depuis de nombreuses années. Pour éviter de répéter les erreurs du passé, la Sonacam a connu une profonde restructuration en 2020 en se dotant d’organes chargés du respect des textes statutaires, de l’éthique et de sa bonne marche, ainsi que la mise à jour et l’adoption du fichier des artistes de la catégorie B de l’art musical au Cameroun. 

Au « regard du contexte » actuel marqué par de vives tensions entre les artistes et les dirigeants de la Sonacam, le Minac a recommandé, le 8 avril 2022, la réduction du nombre d’administrateurs de 15 à 11, la « diminution significative » des salaires du PCA et du DG, ainsi que des frais de session du conseil d’administration et des autres organes sociaux. « Notre département ministériel travaille à apaiser toutes les parties prenantes de la crise pour un retour de la paix, condition sine qua non de l’organisation de l’AG de la société », assure Célestin Sietchoua Djuitchoko.

P.N.N

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