Le Cameroun a déposé le dossier du Nguon pour que ce festival du peuple Bamoun soit inscrit sur la liste représentative du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). « Suivant les nouvelles procédures édictées par le Secrétariat de la Convention 2003 (référence à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l’Unesco le 17 octobre 2003, NDLR) et qui sont liées au Covid-19, le dossier complet a été transmis en version électronique le 25 mars 2022 », a annoncé le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt (photo), lors du conseil de cabinet du mois de mai.
Le dossier physique a été transmis à la Commission nationale du Cameroun pour l’Unesco (CNU) « pour suite de la procédure ». Ce, après la remise du formulaire de candidature du Nguon au gouvernement par le sultan roi des Bamouns, le 26 mars dernier, apprend-on. « Le délai impératif du dépôt de candidature fixé au 31 mars 2022 a été respecté », a déclaré le Minac. Le processus pour l’inscription du Nguon au patrimoine culturel immatériel de l’humanité aura été un parcours administratif semé d’embûches.
« La préparation du dossier technique a connu des difficultés qui ont été pour la plupart surmontées. Il faut indiquer que le Nguon est le premier dossier du Cameroun concernant la Convention 2003. Aussi, la faiblesse des ressources humaines qualifiées a eu un impact sur la préparation du dossier et parfois entraîné des incompréhensions entre les différents acteurs impliqués », selon Bidoung Mkpatt. Ledit dossier a fait l’objet d’un premier rejet par l’Unesco en novembre 2021. Officiellement, les motifs du rejet ont concerné les informations sur la participation des communautés, l’inventaire et la promotion de l’élément au plan national et international.
Déboires
Le Minac assure aujourd’hui que les motifs de ce rejet ont correctement été traités, et les problèmes évoqués résolus. Mais pour éviter « les déboires » du passé, il suggère que « toutes les mesures utiles soient prises, allant de la vulgarisation sur le plan national au suivi de proximité au siège de l’Unesco à Paris, en passant par des expositions et conférences ». Bidoung Mkpatt propose notamment l’organisation de cérémonies de mise en exergue de la valeur éducative du Nguon dans le pays « en tant qu’élément de contribution à la construction du Cameroun uni et prospère dans sa diversité », ainsi qu’un lobbying et une action de communication d’envergure à travers le levier diplomatique en France, au sein de l’Unesco et en dehors.
« Ce chronogramme d’activités s’impose à notre pays dans la perspective de maximiser les opportunités d’inscription du dossier du Nguon sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’approche pragmatique des initiatives menées permet de relever que la cause majeure du renvoi de la première candidature aura été en réalité l’absence de la délégation des responsables et experts du Cameroun, porteurs du dossier qui devraient assurer sa défense à diverses instances du comité compétent de l’Unesco, aux dates projetées », affirme le Minac.
L’Organe d’évaluation de l’Unesco se réunira en novembre prochain pour statuer notamment sur le cas du Nguon, alors qu’un retard est déjà observé dans le chronogramme des activités stratégiques concernant la défense du dossier du festival Bamoun. C’est immédiatement après le dépôt de candidature que commence en effet la campagne de sensibilisation et de promotion. Le 25 mai dernier, le Minac a plaidé pour la mise en œuvre d’un nouveau chronogramme et la mise à la disposition de son département ministériel du budget y afférent.
Patricia Ngo Ngouem
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