Depuis le mois d’Octobre 2018, une image choquante de plusieurs corps de personnes assassinées, déposées dans une fausse commune est partagée sur les réseaux sociaux par plusieurs pages d’activistes des zones en conflit du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.
La fausse information de Patrice Nouma.
Plus récemment, elle était diffusée sur la page de Patrice Nouma, un ex-membre du corps militaire camerounais aujourd’hui immigré aux États-Unis qui fait depuis 2014 des vidéos incriminantes et plus ou moins délirantes, sur des personnalités publiques du pays, emmenant certains à croire que la scène immortalisée se déroule au Cameroun.
Bien qu’il y ait depuis 2016 une réelle situation de crise et de violence qui se dégrade dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, cette image provient en réalité du Nigeria voisin.
Elle est publiée la première fois le 28 Septembre 2018 avec une série d’autres images dans un article du journal en ligne « Viewpoint Nigeria ». Cet article rapporte notamment l’assassinat sauvage de 13 personnes parmi lesquels 9 membres d’une famille à Gravity Junction, près de la route de Rukuba, dans la zone de Jos, la capitale de l’Etat du plateau (au centre du Nigeria).
Les présumés assaillants se seraient introduit dans trois maisons, tuant tout le monde. L’histoire de ce drame est restituée plus en profondeur le 29 Septembre 2018 par le journal nigérian en ligne The Sun, qui rapporte les propos du responsable des Relations publiques de la police de l’État, Matthias Terna Tyopev qui confirme l’attaque. D’après lui, le 27 septembre 2018 aux environs de 22h05, la salle de commandement de la police du Plateau à Jos reçoit un appel de détresse en rapport avec des coups de feu sporadiques tirés à la rue Rukuba en face de l'hôtel Kowa à Jos.
Les tireurs inconnus qui profitent de la pluie, vont attaquer cette communauté vers 19 heures armés de fusils, de pilons et de machettes. Ils tueront 13 personnes et feront plusieurs blessés qui seront par ailleurs transportés à l'hôpital universitaire de Bingham, à Jos pour y recevoir des soins.
Les tireurs quant à eux prendront la fuite grâce à des tirs de la Police et de l'opération Safe Haven, une force militaire chargée de maintenir la paix dans l’État du Plateau.
Comme conséquence de cette attaque, le gouvernement de l'État du Plateau décrètera un couvre-feu restreignant la circulation des personnes dans la zone d’administration de Jos (Nord et Sud) entre 18 heures et 6 heures du matin.
R.S