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Il paraît que les concours publics camerounais restent monnayables

Il paraît que les concours publics camerounais restent monnayables

Paru le jeudi, 01 décembre 2016 13:08

Les montants d'achat de place aux concours seraient compris entre 500 000 et 1,5 million de FCFA

L’affirmation selon laquelle les concours publics au Cameroun sont monnayables n’est pas une vue de l’esprit. Quelques cas factuels pour le prouver existent. Récemment en juillet 2016, un scandale relatif à la tricherie a secoué l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). Cinq élèves de première année des sections «administration parlementaire » et «Impôts» de cette prestigieuse école, dont le fils du milliardaire peulh Mohamadou Abbo Ousmanou, ont été surpris en possession de «cartouches» (bouts de papiers comportant des réponses aux questions d’examens : Nldr) et d'un téléphone portable android, les 12 et 14 juillet, lors de l'examen de passage en deuxième année.

En plus de l'exclusion des fraudeurs, Louis Toussaint Mendjana, directeur de l'Enam, a limogé plusieurs responsables du bureau de la discipline. Car ces derniers avaient mis sur pied un système qui consiste pour les élèves à collecter des sommes d'argent qu'ils remettent aux surveillants à l'approche des examens. Dès lors, ils peuvent tricher en toute impunité.

A l’Enam, des responsables sous anonymat indiquent les fraudeurs sont l’exemple type même d'élèves qui n’ont pas le niveau requis à l’entrée à l’Enam mais grâce à l’argent, ils ont passé avec succès le concours. « N’ayant pas de niveau requis dès la base, ils ne peuvent que tricher », souffle une source à l’Enam.

En juillet 2015, Louis Toussaint Mendjana, encore lui, a fait appréhender des individus qui composaient à la place de candidats réguliers au concours d’admission dans cette école, contre de fortes sommes d’argent. Quelques années avant lui, c'est Charles Awono Onana, directeur de l’Ecole nationale supérieure polytechnique en 2009 qui a fait interpeller des arnaqueurs qui faisaient miroiter l’entrée à cette école à des candidats et leurs familles, en échange de millions de FCFA.

Plus loin en février 2006, Benjamin Amama, jadis ministre de la Fonction publique (Minfopra) a annulé des résultats des concours d’entrée à l’Enam en se basant sur le rapport d’une commission d’enquête qui avait relevé des « irrégularités » pendant les examens. Mais sa décision a été cassée le 15 février 2006, par Jules Doret Ndongo, alors le secrétaire général des services du Premier ministre. Les résultats de ces concours ont finalement été validés par le directeur général de l’Enam de l’époque, Benoît Ndong Soumhet. Les 348 candidats admis au cours de cette session-là ont tranquillement commencé leur formation même si l’enquête soupçonnait certains d’entre eux d’avoir monnayé leur admission contre des montants compris entre 1 million et 1,5 million de FCFA.

Sylvain Andzongo

Dernière modification le jeudi, 01 décembre 2016 13:15

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