Le communiqué de presse signé du procureur général près la Cour d’appel du Centre (Yaoundé) donne libre cours à des interprétations. Ledit document conclut à l’éventualité d’une mort par noyade de l’évêque de Bafia ; après autopsie des médecins légistes.

Le procureur Jean Fils Ntamack insiste sur des noms d’éminents spécialistes d’Interpol (organisation internationale de police criminelle ; dont le siège est en France) ayant mené la seconde autopsie.

Après l’expertise des membres d’Interpol, qui en réalité fait suite à celle de deux collèges de médecins locaux (dont le rapport n’a pas été publié), « ils ont relevé l’absence de toute trace de violence sur le corps du défunt et ont conclu à cet égard que la noyade est la cause la plus probable du décès de l’évêque.»

Même si le rapport de l’enquête judiciaire est encore dans l’ordre de la probabilité, ce communiqué semble étayer le suicide de l’évêque disparu le 30 mai dernier et repêché des eaux trois jours plus tard. D’autant que la communication de la Justice relève exprès qu’il n’y a pas eu de trace de violence. Un verdict qui discrédite de fait les déclarations du clergé camerounais du 14 juin dernier.

Meurtre

En effet, après concertation à Yaoundé, le conseil national des évêques du Cameroun était formel : le défunt prélat a été assassiné. « Compte tenu des premiers constats, mentionnait le communiqué des prélats, nous évêques du Cameroun, affirmons que Mgr Jean-Marie Benoît Bala ne s’est pas suicidé ; il a été brutalement assassiné. Voilà un meurtre de plus et un de trop.» Tout laisse croire que l’Eglise catholique du Cameroun fera une autre sortie.

Monique Ngo Mayag