Le 6 mars 2019, un internaute fait sur facebook une publication dans laquelle la ville de Douala et 4 autres villes africaines sont classées parmi les 10 villes, les plus invivables au monde; des facteurs politiques instables et de sécurité sont évoqués.
Il ne s’agit cependant pas de la première fois que cette publication est relayée au Cameroun. En août 2016 sur twitter, elle fait un tollé; une camerounaise qui appelle à demander à CNN d'où « viennent ses données et ses faits », publie alors une image d’une télévision diffusant ce classement sur la chaîne américaine. En réponse à son tweet, plusieurs s’indigneront de la présence de Douala dans ce classement.
Bien qu’il soit diffusé chaque année sur la chaîne américaine d'information en continu, il n’est cependant pas réalisé par la rédaction cette structure. Il s’agit en réalité du classement des dix villes les moins habitables contenu dans The Global liveability index 2016 (L'indice global de qualité de vie), un rapport d’enquête de L'Economist Intelligence Unit, une entreprise britannique de veille économique appartenant au groupe de presse britannique The Economist Group.
En août 2016, ce bref aperçu des résultats du The Global liveability index est aussi publié dans le magazine économique britannique The Economist, appartenant au même Groupe (The Economist Group).
Manque de profondeur
En 2016, le Global liveability index est réalisée sur 140 villes ; Tripoli (Libye), Lagos (Nigeria), Alger (Algérie), Harare (Zimbabwe) et Douala (Cameroun) figuraient parmi les 10 villes les moins habitables du monde. Cette année-là un statisticien mexicain dénommé Carlos Alberto Gómez Grajales, affirme dans un article publié sur le site web www.statisticsviews.com/ que la méthodologie de cet index « manque de profondeur ». D’après lui, ce rapport ne mentionnait pas en détail les calculs, seulement le contexte général derrière l'indice ; il ne contiennait par ailleurs aucune indication sur la façon dont les résultats avaient été obtenus, arrondis ou ajustés. Dans son article, Carlos Alberto Gómez Grajales insiste en outre sur le fait que sur les 30 facteurs pris en compte dans ce rapport, seuls 7 étaient calculés sur la base de la performance relative d’une ville ; cette performance étant évaluée à partir de données externes. D'après le statisticien les autres indicateurs de ce rapport étaient alors considérés comme « qualitatifs » et, leurs résultats comme plus subjectifs.
Avant la twitonaute camerounaise, c’est un nigérian qui le premier publie une image de ce classement diffusé sur CNN.
R.S