Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
Non, aucun Camerounais n’est mort dans l’explosion accidentelle survenue ce lundi non loin de Fotokol, dans l’Extrême-Nord

Non, aucun Camerounais n’est mort dans l’explosion accidentelle survenue ce lundi non loin de Fotokol, dans l’Extrême-Nord

Paru le mercredi, 08 janvier 2020 13:38

Il se dit qu’une explosion en début de semaine dans cette partie du pays a laissé plusieurs morts camerounais sur le carreau, certains parlant même d’attentat kamikaze. Est-ce vrai ?

Depuis ce lundi 6 décembre 2020, de nombreuses publications sur les réseaux sociaux et même plusieurs médias rapportent qu’une explosion survenue en début de semaine à Fotokol, localité de la région de l’Extrême-Nord, a fait plusieurs victimes camerounaises. «Je partage la douleur des populations de Fotokol. Dieu nous viendra en aide. Restons en prière pour nos morts», écrit par exemple un journaliste camerounais sur Facebook. «Je suis Fotokol», «I stand for Fotokol», lit-on également sur ce réseau social. Pourtant, il n’en est rien. L’explosion de ce lundi a fait certes des morts (9 selon un bilan officiel), mais les victimes sont toutes de nationalité nigériane, affirme dans un communiqué, le chef de la division communication du ministère de la Défense (Mindef), le capitaine de frégate Cyrille Serge Atonfack Guemo.

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Ce chiffre prend à contrepied le bilan d’une dizaine, voire d’une quinzaine de morts avancé ci et là dans l’opinion publique. Selon le porte-parole de l’armée camerounaise, le bilan fait également état de 21 blessés de nationalité nigériane et de 5 blessés camerounais. «Tous les blessés ont été évacués dans les structures sanitaires de part et d’autre de la frontière, en l’occurrence les centres médicaux de Fotokol au Cameroun et de Gambaru au Nigeria», dit-il. Contrairement à ce qu’il se raconte également, l’explosion n’a pas eu lieu côté camerounais, mais plutôt sur le sol nigérian.

«Ce lundi 6 janvier 2020, il est environ 14h30 lorsque deux gamins de sexe masculin se présentent à la place du marché périodique de Ngala, côté nigérian du pont sur la rivière El Beid, entre Gambaru (Nigeria) et Fotokol (Cameroun), manipulant une grenade certainement retrouvée dans les sables de la localité, et qu’ils se promettaient de vendre au plus offrant pour se faire un peu d’argent», précise le chef de la division communication du Mindef. C’est au cours de «cette insouciante manipulation que l’engin explosera, semant mort et désolation parmi les personnes présentes à leurs côtés», ajoute-t-il. Il ne s’agit donc pas, comme le prétend la rumeur, d’un attentat du groupe terroriste Boko Haram, encore actif dans l’Extrême-Nord. «Les recherches et entretiens menés avec les survivants de la scène ont permis d’établir avec certitude qu'il ne s'agit point d'un attentat kamikaze», conclut le capitaine de frégate Atonfack Guemo.

P.N.N

Dernière modification le mercredi, 08 janvier 2020 13:45

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