Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
On raconte que des policiers auraient maltraité des anglophones à la Société camerounaise des palmeraies

On raconte que des policiers auraient maltraité des anglophones à la Société camerounaise des palmeraies

Paru le mercredi, 08 mars 2017 08:33

Selon une rumeur persistante, près de 40 ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont été arrêtés par les forces de sécurité.

Dans un contexte qu’on sait tendu au Cameroun à cause des manifestations violentes qu’on observe depuis des mois dans le Nord-Ouest et du Sud-Ouest, régions anglophones du pays, une folle rumeur a exacerbé les tensions sur les réseaux sociaux, dans la journée du 3 mars 2017. « Hier [2 mars] une altercation aurait eu lieu entre deux agents de African Security et des travailleurs anglophones. Par la suite un anglophone est décédé. Une situation qui a entraîné une révolte des membres de cette communauté qui compte plus de 200 employés dans les plantations de la Socapalm », pouvait-on lire sur les réseaux sociaux.

Et le message d’enfoncer : « Selon nos sources, ils [anglophones] se sont levés ce vendredi et ont décidé d'en découdre avec les agents de African Security [société de gardiennage] et leurs complices. De nouveaux affrontements ont débuté. Très vite, l'armée, la gendarmerie et la police sont intervenues et ont procédé à l'arrestation de plus d'une quarantaine d'anglophones et tabassé grièvement certains ».

Le 7 mars, la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm) a commis un communiqué qui dément la rumeur véhiculée le 3 mars. « Au cours de la soirée du 2 mars, dans un bar privé du village 2, un conflit est survenu entre des employés, sous-traitants, en dehors de tout cadre professionnel. Deux blessés emmenés à l’hôpital d’Edéa sont décédés des suites de leurs blessures. Le préfet a regroupé la population pour calmer la situation et inviter les uns et les autres à plus de calme et de vigilance ».

En lisant le communiqué de la Socapalm, il n’est indiqué nulle part qu’il s’agissait d’un conflit entre anglophones et policiers. Mais plutôt d’une rixe entre deux employés en dehors du cadre professionnel. Aussi, il n'a jamais été question d'agents d'une société de gardiennage ou de vengeance de populations anglophones. Enfin, c’est plutôt le préfet qui a calmé les tensions et non les forces de l’ordre.

Sylvain Andzongo

Dernière modification le mercredi, 08 mars 2017 08:35

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