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Avec l’entrée en récession, le nombre de pauvres au Cameroun devrait augmenter en 2020

Avec l’entrée en récession, le nombre de pauvres au Cameroun devrait augmenter en 2020

Paru le lundi, 08 juin 2020 09:52

Selon une note que vient de publier le Fonds monétaire international (FMI), avec la crise du coronavirus, le Cameroun entré en récession en 2020. « La croissance du PIB devrait fortement chuter à -1,2%, soit environ 5 points de moins que la projection pré-pandémique », prédit le FIM. Le ministre des Finances l’a également annoncé le 5 juin dernier dans une interview accordée au journal gouvernemental Cameroon tribune.

« La pandémie a entraîné une détérioration substantielle de l’environnement économique mondial, reflétant une combinaison de chocs mondiaux de l’offre et de la demande. Outre les retombées importantes attendues du choc externe sur le Cameroun, le pays est confronté à une augmentation rapide du nombre de personnes infectées », explique le Fonds. En plus, ajoute le FMI, la pandémie devrait entraîner de nouvelles perturbations des facteurs de production (capital et main-d’œuvre) dans le pays, une baisse du crédit à l’économie et des pertes économiques résultant notamment des décès.

Concrètement, cela veut dire que le stock de richesse disponible au Cameroun en 2019 va se réduire de 1,2% en 2020. Initialement, le gouvernement avait prévu qu’il augmente de 4%. La pauvreté devrait donc augmenter en 2020. Car la quantité de richesse disponible va baisser alors que la population va augmenter. L’Institut national de la statistique (INS) estime en effet le rythme d’évolution annuelle de la population du pays à 2,6%. Cette perspective est d’autant plus plosive que les inégalités de revenus entre les pauvres et les riches se creusent. Entre 2007 et 2014, elles se sont accentuées de 7 points à en croire l’INS.

Selon la 4e Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 4), rendue publique en 2016, le nombre de pauvres affiche une tendance haussière. De 7,1 millions en 2007, le nombre de Camerounais qui vivent en deçà du seuil de pauvreté monétaire (fixé à 339 715 francs CFA par an, soit 931 francs CFA par jour) est passé à 8,1 millions en 2014. Cela s’explique par le fait que le rythme de réduction de la pauvreté (autour de 0,34 par an) est extrêmement inférieur à celui d’évolution de la population (en moyenne de 2,6% par an).

Les zones rurales, les régions septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord) et le Nord-ouest sont les plus touchés. Ces quatre régions représentent ensemble 74% de la population pauvre. « La détérioration des conditions de sécurité depuis 2014 dans les régions du Nord et l’aggravation de la crise dans les régions anglophones pourraient avoir exacerbé la situation des pauvres, en raison de l’afflux croissant de réfugiés et de personnes déplacées », estime le Fonds monétaire international (FMI).

Aboudi Ottou

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