Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?
La décentralisation peut aider à concilier le développement du Cameroun avec son programme avec le FMI (Camercap-Parc)

La décentralisation peut aider à concilier le développement du Cameroun avec son programme avec le FMI (Camercap-Parc)

Paru le vendredi, 09 juillet 2021 11:27

A peine lancée et sans avoir fait ses premiers pas, la Stratégie nationale de développement 2030 (SND30) adoptée en novembre 2020 se retrouve déjà en concurrence déloyale avec un nouveau programme économique et financier que le gouvernement devrait signer dans les prochains jours avec le Fonds monétaire international (FMI), qui n’est rien d’autre qu’un nouveau programme d’ajustement structurel. C’est le constat que fait le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-Parc) dans sa note rapide de politique économique sur la SND30 et le nouveau programme économique triennal 2021-2024 publiée en juin 2021.

« Notre préoccupation porte sur les capacités et compétences nécessaires pour concilier l’eau et le feu, organiser le mariage des incompatibles, faire cohabiter les deux programmes », rappelle le Camercap-Parc en sa qualité de think tank accompagnateur des pouvoirs publics.

Dans ce contexte, le centre de réflexion soutient que la décentralisation, sans pour autant être une panacée, porte de réels espoirs pour la mise en œuvre des politiques d’inclusion et d’équité sociale. Cette conviction est assise sur le fait que le transfert des compétences de la plupart des actions relevant de ce domaine aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) devrait créer un avantage de proximité des bénéficiaires d’avec les centres de décisions.

Proximité des bénéficiaires

Il importe alors à ces CTD, se convainc le Camercap-Parc, de renforcer leurs capacités et compétences essentielles sur la chaîne de la gestion et du leadership pour créer et offrir des solutions endogènes et de proximité au bénéfice des populations. « Car il parait plus rapide et moins coûteux de concevoir, de développer et de mettre en œuvre des solutions endogènes avec la participation des populations bénéficiaires pour les besoins identifiés », argumente Barnabè Okouda, patron du think tank. Mais ce dernier pose l’élaboration d’une monographie socio-économique pour chaque CTD comme un préalable.

Son analyse s’inspire des dégâts causés par les premiers programmes d’ajustement structurel (1986-2000) sur le plan social. Ce revers a imposé une dimension sociale de l’ajustement. Celle-ci marque l’avènement dès le début de la décennie 2000 de la notion de réduction de la pauvreté qui met l’accent sur les secteurs sociaux : éducation, santé, justice. Cette nouvelle approche se traduit dans la déclinaison des sigles FRPC, DSRP puis la dimension emploi avec le DSCE.

Adaptation

Autant admettre que « la volonté politique a toujours été affichée depuis les deux dernières décennies pour la réduction des inégalités entre les couches sociales au Cameroun. Cependant, dans la pratique, les résultats semblent s’écarter et s’aggraver au fil du temps, malgré parfois des efforts importants visiblement consentis », souligne la note de synthèse.

Le Camercap-Parc soutient que le problème réside dans les approches et les méthodes de mise en œuvre des politiques en faveur des pauvres. Aussi, « une adaptation de la contextualisation des ODD (objectifs de développement durable) nous semble un excellent vecteur au niveau local. Le langage des cibles et indicateur des ODD est plus acceptable et digeste au niveau des CTD. L’alignement de la SND30 sur l’Agenda 2030 assurant la cohérence ascendante non conflictuelle », prône Barnabè Okouda.

Dans ce sens, se convainc le Camercap-Parc, « il est plus que nécessaire dans la mise en œuvre des objectifs de la SND30 de développer des compétences et non plus des savoirs pour répondre aux questions essentielles qu’impose l’environnement immédiat des populations. »

Dominique Mbassi

Lire aussi :

Le nouveau programme avec le FMI va contrarier le développement du Cameroun, d’après un think tank gouvernemental

● E-Arnaques


● Fact Cheking